Intrusion aérienne en RDC : les FARDC interceptent un aéronef non identifié

Ce lundi 30 juin 2025, jour de la commémoration de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, un incident préoccupant a eu lieu dans l’espace aérien congolais. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé avoir détecté et intercepté un aéronef non identifié ayant violé l’espace aérien national, sans plan de vol ni autorisation préalable.

Selon le communiqué n°18 du porte-parole de l’état-major général des FARDC, l’appareil a été repéré par les radars militaires alors qu’il pénétrait illégalement le territoire congolais en direction d’une zone active de conflit. L’engin ne portait aucune immatriculation visible, ce qui constitue une violation grave des normes internationales de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI).

« Les autorités compétentes ont été saisies, et les FARDC ont pris toutes les mesures appropriées pour garantir la sécurité de notre espace aérien et préserver l’intégrité de notre territoire », a déclaré le Général-Major Dekenge Bomusa Efomi, porte-parole des FARDC.

Une situation sécuritaire déjà sous tension

Cet incident survient dans un contexte particulièrement tendu dans l’Est du pays, où les affrontements entre les forces régulières et divers groupes armés, notamment le M23 et les ADF, continuent d’endeuiller les populations.

Selon les statistiques du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 6,9 millions de personnes sont actuellement déplacées internes en RDC, un chiffre record en Afrique.

Des régions telles que le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu sont particulièrement touchées par l’instabilité. La présence d’un aéronef suspect dans ces zones sensibles soulève des questions quant à de possibles soutiens logistiques étrangers à certains groupes rebelles, une hypothèse souvent évoquée par les autorités congolaises, bien qu’elle ne soit pas confirmée.

Vers une enquête plus approfondie ?

À ce jour, aucune information n’a été communiquée sur la nature exacte de l’aéronef, qu’il soit militaire, civil ou cargo, ni sur son origine. Le ministère congolais de la Défense et de la Sécurité devrait, dans les jours à venir, coordonner une enquête technique en collaboration avec l’Autorité de l’Aviation Civile Congolaise (AAC), l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique (ASECNA) et éventuellement l’OACI. Ce nouvel épisode relance la question du contrôle effectif des frontières aériennes, dans un pays dont l’immensité (2,34 millions de km²) rend le maillage sécuritaire extrêmement complexe.