À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, les discussions s’intensifient autour de la possible candidature de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Dans ce contexte, la déclaration de Léon Theiller Onana, conseiller municipal à Monatélé et militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), attire l’attention. Ce dernier remet en question la légalité et l’opportunité politique d’une nouvelle candidature du président sortant. Retour sur les points clés de cette prise de position.
Paul Biya, président de la République du Cameroun
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Présidentielle 2025 au Cameroun : Léon Theiller Onana interpelle sur la légalité d’une éventuelle candidature de Paul Biya

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À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, les discussions s’intensifient autour de la possible candidature de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Dans ce contexte, la déclaration de Léon Theiller Onana, conseiller municipal à Monatélé et militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), attire l’attention. Ce dernier remet en question la légalité et l’opportunité politique d’une nouvelle candidature du président sortant. Retour sur les points clés de cette prise de position.

Une prise de position au nom de la légalité républicaine

Dans son communiqué, Léon Theiller Onana affirme que son engagement demeure fidèle aux idéaux du RDPC et à la légalité républicaine. Il explique que son intervention ne relève pas d’un acte de dissidence, mais d’un devoir de vérité, dans l’intérêt de son parti et du Cameroun.

Trois principaux arguments avancés

Dans son analyse, le conseiller municipal soulève trois points qu’il estime problématiques dans l’éventualité d’une nouvelle candidature de Paul Biya.

  1. L’absence de Congrès depuis 2011

Selon les statuts du RDPC, le président national du parti est d’office son candidat à la présidentielle. Cependant, Léon Theiller Onana rappelle que cette fonction émane d’un mandat attribué lors d’un Congrès, instance suprême du parti, qui doit se tenir tous les cinq ans. Le dernier Congrès remontant à septembre 2011, il estime qu’aucune prolongation de mandat n’a été légalement décidée, rendant ainsi toute investiture statutairement caduque.

  1. Une incompatibilité avec la Constitution

Il évoque ensuite l’article 7 alinéa 4 de la Constitution camerounaise qui interdit le cumul des fonctions de Président de la République avec toute autre fonction publique élective ou activité professionnelle. Paul Biya étant également président national du RDPC, Léon Theiller Onana considère ce cumul contraire à la Loi fondamentale.

  1. Une inéligibilité possible en vertu de l’article 118 du Code électoral

Enfin, il rappelle l’article 118 du Code électoral qui déclare inéligibles les personnes ayant manifestement placé leur autorité sous influence étrangère. À ce sujet, il cite la déclaration de Paul Biya à Paris en 2019, où il avait affirmé avoir « rendu compte » au président français Emmanuel Macron à l’issue du Grand Dialogue National. Selon lui, cet épisode pourrait être examiné par le Conseil Constitutionnel si une candidature venait à être déposée.

Un appel au respect des textes et à une alternance générationnelle

Tout en appelant au respect des statuts du RDPC et des lois en vigueur, Léon Theiller Onana estime qu’un retrait de Paul Biya constituerait un geste de grandeur et permettrait d’ouvrir la voie à une alternance apaisée et conforme aux attentes démocratiques.

Une déclaration qui suscite le débat

Dans un contexte où les prises de position divergentes au sein du parti au pouvoir sont rarement rendues publiques, cette sortie pourrait nourrir les discussions internes et nationales autour de la gouvernance du RDPC et de la conduite à tenir pour la présidentielle de 2025.

Reste à savoir si cette interpellation trouvera écho au sein des instances du parti et auprès des électeurs camerounais, à l’heure où les questions de renouvellement générationnel et de respect des textes fondamentaux s’invitent de plus en plus dans le débat public.

Caliste Talla (CP)

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