Depuis quelques jours, un phénomène curieux et inquiétant secoue la capitale camerounaise. Des accusations de « vol de sexe » se multiplient dans plusieurs quartiers, déclenchant des scènes de vindicte populaire d’une rare violence. Des citoyens sont accusés par d’autres d’avoir fait disparaître leurs organes génitaux.
Ces situations, nourries par la rumeur et la peur collective, ont conduit à des agressions publiques au cours desquelles des innocents ont été battus et, dans certains cas, laissés pour morts dans plusieurs quartiers de la capitale camerounaise. Face à l’ampleur de ce phénomène, le préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, a pris la parole à travers un communiqué officiel publié le 10 juin 2025.
Dans ce document, l’autorité administrative dénonce fermement ces actes de violence injustifiée. Le chef de terre informe qu’après plusieurs enquêtes menées par la police et la gendarmerie sur des cas signalés, aucune disparition réelle d’organe n’a été constatée. Il révèle également que, dans certains cas, les victimes présumées réclamaient même des compensations financières avant toute vérification, exploitant ainsi la peur ambiante.
Tout en condamnant ces « pratiques barbares et dangereuses », le préfet met en garde les instigateurs des actes de vindicte populaire. Il invite la population à faire preuve de vigilance et à dénoncer systématiquement, aux forces de sécurité, toute personne prétendant avoir été victime de vol d’organes ainsi que les meneurs de ces violences collectives, pour qu’ils soient traduits devant la justice.
Ce phénomène, bien que difficilement explicable sur le plan rationnel, n’est pas nouveau. Il rappelle de sombres périodes où la superstition et la rumeur prenaient le pas sur la raison et l’autorité légale. L’autorité appelle ainsi à la prudence et à la retenue, précisant que nul ne doit se faire justice lui-même et qu’en toute situation, la loi doit primer.
Alors que la capitale poursuit son quotidien sous tension, l’appel des autorités résonne comme un avertissement solennel : « la vindicte populaire n’est pas seulement un délit grave, elle est aussi un danger pour la cohésion sociale et la sécurité publique ».
Caliste Talla (CP)
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