Face aux problèmes sociaux et aux réalités auxquelles sont confrontées les femmes après le divorce, la Deutsche Welle et Sweet FM ont organisé un débat spécial le 17 juin 2025 à Douala sur le thème : « Divorce et précarité : les femmes toujours plus vulnérables ? »
Les femmes sont victimes d’abus dans leur foyer conjugal et sont confrontées à une vie inhabituelle après la séparation. Ces séparations beaucoup plus officieuses qu’officielles, renvoient les femmes à une vie conditionnée, indépendante et misérable. « Après la fin du mariage de la femme, elle passe par des moments extrêmement difficiles. Je dois préciser que ces difficultés ne commencent pas après le divorce. La misère de la femme commence dans le foyer et c’est ça qui mène à ce dont nous avons parlé », explique Charlotte Tchakounte, avocate.
Pour les défenseurs des droits de la femme, elles sont généralement exposées à des risques ou à des situations très rudes en raison de multiples facteurs. Elles sont victimes de violence et subissent des harcèlements physiques ou sexuels ce qui les rendent particulièrement vulnérables. Elles sont pour la plupart isolées de la société, et se sentent exposées à la manipulation ou à l’exploitation. Elles manquent de ressources nécessaires pour se protéger et sont dépendantes économiquement. D’où la nécessité de se trouver une activité génératrice de revenu. « Hier, j’étais à Bonabéri et j’ai vu des femmes qui sont dans la rue à cause de la situation de leur divorce. Oui c’est beau d’avoir un homme idéal qui vous dit, je vais prendre soin de toi. Il faut que cette promesse continue jusqu’à la fin de la vie parce que si ça s’arrête, qu’est-ce que vous devenez ? Il faut dire que mon homme m’aime, c’est bien, mais si j’ai une activité c’est mieux », conseille la journaliste Clarence Yongo.
Certaines femmes abandonnées se prostituent pour joindre les deux bouts. Les enfants, de leur côté, sont généralement traumatisés après la séparation de leurs parents.
Les hommes considérés comme des bourreaux dans ce cas, ne sont pas toujours la cause de ces divorces. « Certaines femmes sont la cause de leur malheur », dénonce Charlotte Tchakounté
Pour l’anthropologue Jeannette Wogaing, le mariage est une entreprise, « un projet qui se prépare et ce projet a à l’intérieur, des partenaires y compris des enfants qui font partie de cette entreprise. Et lorsqu’il y a échec, c’est tout le monde qui assume. »
« Toute femme en cas d’abus, peut saisir le tribunal de premier instance. En cas d’incompétence de ce dernier, il faut saisir le tribunal de grande instance malgré les coûts élevés des procédures », conseille Me Alice Nkom, avocate au barreau du Cameroun.
Ghislain Ntjam, stagiaire
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