L’Etat préfère dépenser 161 milliards FCFA pour les importations des intrants avicoles que de donner 2 milliards FCFA pour la relance du Complexe avicole de Mvog-Betsi.
Fauché en plein vol par la grippe aviaire, de 2016, ce fleuron a fermé ses portes, avec pour conséquence, entre autres, la chute de l’offre nationale en poulets de chair et de ponte.
Le Complexe avicole de Mvog-Betsi est né de la privatisation, dans les années 1990, de l’Office national de l’Aviculture et du Petit bétail. Dirigé par le Français Jourdain puis par le Camerounais Ahmadou Moussa, le Complexe sort le bec de l’eau et devient le fleuron de la filière avicole, avec une ferme parentale d’une capacité de plus de 30 mille reproducteurs chair et ponte, un couvoir d’une capacité de plus de 2 millions 500 mille poussins par an et une provenderie fournissant plusieurs tonnages d’aliments.
Malheureusement, le Complexe avicole de Mvog-Betsi voit ses ailes brisées par la grippe aviaire de 2016. Le géant ferme ses portes. Des prédateurs fonciers en profitent pour faire main basse sur des pans de la structure avicole. Près de cent employés se retrouvent au chômage et accusent des arriérés de salaire. D’aucuns, en raison d’expulsion, pour loyers impayés, vivent depuis dans les poulaillers du Complexe.
La fermeture a également pour conséquence la réduction drastique de l’offre en produits avicoles. La production nationale actuelle de poulets de chair est de 30 millions contre 74 millions jadis. La filière avicole est, aussi, plombée par la cherté des intrants, notamment le maïs qui compose à 70% l’alimentation de la volaille. Cela se traduit sur le marché par l’envolée du prix des poulets de chair et d’œufs de table.
Il faut 2 milliards FCFA pour relancer les activités du Complexe avicole de Mvog-Betsi. Ses dirigeants ont sollicité l’aide de l’Etat. Depuis 2016, la demande est sans suite.
Or, le Cameroun a dépensé 161, 1 milliards FCFA, entre 2021 et 2022, pour importer les produits avicoles (aliments, notamment), selon l’Institut national de la statistique.
Thierry Djoussi
Président de l’Association des journalistes camerounais pour l’agriculture et le développement (AJAD)
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