Les mandats de détention sont arrivés dans une chemise cartonnée sur la table du régisseur de la prison de Ngoma, située au quartier PK 19 ce lundi 17 novembre matin. Sur environ 600 personnes gardées ici depuis plusieurs semaines à la suite des récentes violences post-électorales dans la ville de Douala, certains ne retrouveront pas la liberté d’aussitôt au regard des charges qui pèsent sur eux. Ces derniers sont accusés entre autres d’ « insurrection, rébellion, vol aggravé, attroupement armé et pillage en bande ».
En ce début de semaine, les avocats du « Collectif soutien aux manifestants » de la récente crise post-électorale au Cameroun sont à pied d’œuvre dans ce lieu de détention nouvellement mis en service. Membre du collectif, Maître Issa Hamidou n’a pas encore le chiffre exact des personnes détenues ici, encore moins le nombre de mandats de dépôt qui entrent en vigueur ce lundi. « Pour l’instant, on n’a pas eu accès aux dossiers, parce qu’il nous faut avoir accès aux dossiers de ceux qui sont passés sous mandat de dépôt », confie Me Issa Hamidou, joint par La Plume de l’Aigle.
829 personnes détenues
Le 12 novembre dernier, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji a dressé le bilan des tensions post-électorales liées à la présidentielle du 12 octobre 2025 à Douala. 829 personnes, dont 26 femmes et 36 mineurs ont été arrêtées lors de ces manifestations qui ont paralysé la capitale économique camerounaise pendant plusieurs jours.
Atanga Nji a fustigé « les pyromanes et les politiciens irresponsables qui instrumentalisent, droguent et manipulent, à des fins égoïstes, les enfants dont l’âge varie entre 12 et 14 ans, pour qu’ils aillent dans la rue vandaliser les biens publics et privés ».
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 9 novembre, Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, avait donné « 48 heures » aux autorités pour libérer les détenus arrêtés après la présidentielle. L’ultimatum lancé par le président du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) officiellement 2e à la présidentielle du 12 octobre dernier n’a visiblement pas prospéré à Douala.
Toutefois, Me Issa Hamidou précise que « tous sont des présumés innocents jusqu’à ce qu’il y ait une décision de justice ».












Comments