Sylvain Eyene Nkoghe : « il est question d’adapter la charte communautaire des investissements aux exigences liées à l’investissement »

Secrétaire permanent adjoint au Haut Conseil pour l’Investissement (HCI) au Gabon, en charge des questions liées à l’amélioration du climat des affaires, qui prend aussi en compte le volet juridique de l’Agence nationale de promotion des investissements, il a pris part, du 27 au 29 octobre 2025 à Douala, à un atelier de présentation et de validation de l’examen des politiques d’investissements de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il revient sur cette rencontre dans cet entretien accordé à La Plume de l’Aigle.

Sur quoi portait l’atelier de Douala ?

Plus précisément, l’atelier portait sur l’examen des politiques d’investissement dans la sous-région qui a pour conséquence de faire un diagnostic sur la matière de l’investissement et donc qui va impacter la modification qui est la suite de la charte communautaire des investissements.

Qu’est-ce que la charte communautaire des investissements ?

La charte telle qu’elle a été élaborée en 1999, visait à rendre attractif, appeler les investisseurs pour qu’ils viennent investir dans le cadre de notre sous-région. Elle a fait son temps, 1999, nous sommes en 2025, 26 presque, donc il est question aujourd’hui de l’adapter aux exigences liées à l’investissement, que ce soit dans le cadre de la promotion, que ce soit dans des questions liées à la fiscalité, des questions liées à la concurrence, des questions liées à l’établissement des entreprises dans notre sous-région. En somme, disons la vie d’une entreprise, comment on peut faire aujourd’hui de simplifier encore plus les procédures aux investisseurs qui viennent dans notre sous-région, partant donc de la création d’une société à sa clôture en passant par son développement. L’ensemble de ces procédures-là, c’est elles qu’on vise à simplifier, à digitaliser, à numériser pour permettre que les affaires soient facilement plus faites dans la sous-région.

Parlant justement des affaires et de l’attractivité de la sous-région, vous en tant qu’expert des investissements, si un opérateur économique étranger veut investir dans la sous-région, qu’est-ce qu’il doit connaître avant de se lancer ?

Ce qu’il faut savoir c’est qu’on a 7 chartes communautaires et chaque État a une loi sur l’investissement en général. Bon, évidemment l’idée c’est de pouvoir permettre à la norme mère, qui est la norme communautaire, d’influencer sur les normes des États. Les grandes lignes, c’est de commencer déjà par créer son entreprise dans un État de la sous-région, et là-dedans vous trouvez un ensemble des arsenaux juridiques qui partent de la simplification des procédures de création d’une entreprise, aux simplifications des procédures de l’implantation d’une entreprise, aux simplifications des procédures du développement d’une entreprise, et même simplifications des procédures de fermeture d’une entreprise. Donc c’est vraiment ça le cycle de vie, qu’il convient de faire une chose simple dans chaque État, et finalement dans toute la sous-région, simplifier au maximum, c’est-à-dire que si un investisseur qu’il soit étranger, communautaire ou local, veut créer une entreprise, qu’il la crée en cinq minutes, en une heure, l’idée vraiment c’est d’être plus rapide, de simplifier au maximum pour attirer plus, parce que ceux qui font une meilleure publicité dans nos États, ce sont les investisseurs eux-mêmes qui viennent investir dans nos pays.

Est-ce qu’il est possible pour un investisseur qui entreprend par exemple au Gabon, de commercialiser ses produits dans toute la sous-région Afrique centrale ?

Ça obéit à un autre domaine, on n’est plus là dans la promotion des investissements. On est là sur une autre matière qui concerne tout aussi la sous-région. Mais évidemment on y travaille pour, l’idée c’est d’avoir des règles qui soient communautaires dans toutes les matières qui concernent la vie d’une entreprise, que ce soit dans le domaine fiscal, dans le domaine commercial, etc. il y a un existant. Mais aujourd’hui ce qu’on s’attelle à faire, c’est d’inviter les États, mais sinon au niveau de la sous-région, à simplifier ces procédures.