By Il est clair pour tous les utilisateurs que la fibre optique a prouvé ses limites. Cependant, la solution satellitaire proposée par le milliardaire sud-africain naturalisé américain, Elon Musk n’a pas que des avantages.
Le 27 juin dernier à Yaoundé, la ministre des Postes et télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng a eu une séance de travail avec une délégation de Starlink, fournisseur d’accès à l’Internet par satellite de la société SpaceX du milliardaire sud-africain naturalisé américain, Elon Musk. Les sources d’Investir au Cameroun renseignent que « cette audience avait trait au processus d’établissement officiel de Starlink au Cameroun. »
Pour des raisons sécuritaires et la protection des données des utilisateurs, le gouvernement camerounais n’a pas encore autorisé les activités de Starlink dans le pays. En avril 2024, l’entreprise américaine avait officiellement annoncé la suspension de ses activités au Cameroun.
La reprise des discussions entre Starlink et l’Etat nourrit de l’espoir et des inquiétudes. Pour certains, Starlink est une niche d’opportunités. « L’arrivée de Starlink est une bonne chose pour le consommateur camerounais. Il permettra aux utilisateurs d’avoir une meilleure expérience en matière de connexion. Je n’y vois que des avantages. On souffre tellement avec les opérateurs traditionnels », s’impatiente un blogueur qui a requis l’anonymat. « Starlink a du succès dans les pays où la fibre n’est pas développée. Il est maintenant le second fournisseur d’accès à Internet au Nigeria. Pourquoi s’en priver ? » S’interroge, sous couvert d’anonymat, un spécialiste en cyber-sécurité.
Pour d’autres, Starlink est un boulevard aux activités non conventionnelles. « Toute solution étrangère à des inconvénients notamment sur la dépendance. Les trafiquants de drogue utilisent déjà Starlink. C’est un mode d’accès qui n’enlève rien aux actions légales possibles », pense un férus des médias sociaux à Douala.
Terrorisme
Starlink a fait ses preuves dans plusieurs pays africains, notamment en Afrique de l’Ouest, où, selon un article publié le 5 juillet 2025 par Le Monde, Starlink est « le nouvel atout des groupes rebelles et djihadistes ». « Le système Internet par satellite du milliardaire Elon Musk est devenu un outil de plus en plus courant pour les groupes armés pour communiquer dans des zones dépourvues d’infrastructures de communication terrestres traditionnelles », écrit le journal français. Le média rapporte les résultats des travaux de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC) contenus dans son bulletin d’analyse des risques publié le 12 mai dernier. Le réseau d’experts confirme que des groupes tels que le JNIM et l’ISWA « exploitent la connectivité portable à haut débit [de Starlink] pour améliorer leurs opérations ». Selon les forces de sécurité nigériennes, des appareils Starlink ont été saisis lors d’opérations antiterroristes dans les régions de Tillabéri et de Tahoua, dans l’ouest du Niger. Le même bulletin des experts affirme qu’il y a un flux de kits Starlink en provenance du Nigéria et de la Libye utilisés par des groupes armés et réseaux criminels du Sahel (Niger, Mali,…).
Dans la même veine, trois des dix régions du Cameroun sont en proie au terrorisme (Boko Haram à l’Extrême-Nord, Ambazonie au Nord-Ouest et Sud-Ouest) depuis plusieurs années. Ces groupes armés utilisent très souvent la connectivité Internet pour mener leurs opérations. Si des mesures sécuritaires efficientes ne sont pas prises, l’officialisation des activités de Starlink au Cameroun sera une aubaine pour les groupes terroristes.
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