La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) est sous le feu des projecteurs. Entre démissions de ses plus proches lieutenants et la colère des présidents de clubs en passant par la grève des arbitres, l’instance dirigée par la légende du football africain Samuel Eto’o depuis le 11 décembre 2021, traverse une zone de turbulence jamais observée auparavant dans l’univers du football local. Justin Tagouh, le patron d’Afrique Média et ancien président d’honneur de Bamboutos FC ne cesse de faire des sorties fracassantes contre son ancien allié, l’accusant de détournements des fonds dédiés à la gestion des clubs et des joueurs. Le club de Mbouda que l’homme d’affaires a laissé orphelin menace de quitter la pelouse du championnat MTN Elite One. Une patate chaude sur la table du président de la Fecafoot, qui est également engagé dans un conflit avec le ministre des Sports et de l’éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi au sujet de l’encadrement technique des Lions Indomptables et de la gestion du football camerounais.
Précisons qu’au-delà de la Fecafoot, l’ancien capitaine de l’équipe nationale trône au Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), où il a été élu par acclamations après plusieurs mois de batailles juridiques. Samuel Eto’o qui fait face à une hostilité sans pareille, a été accusé de plusieurs maux avant d’être blanchi par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui a imposé sa candidature au Comex de la CAF en mars dernier.
De son côté, le meilleur joueur de l’histoire du football africain marche tête haute. Rien ne semble l’ébranler. L’immeuble siège de l’instance du football camerounais en construction est sur le point de s’achever selon les images publiées par la Fecafoot sur sa page Facebook. Le président quant à lui, semble être incompris selon certains de ses soutiens comme Jean Crépin Nyamsi qui ne cesse de multiplier des sorties glorieuses en faveur de son champion. Là où les « hiboux », renvoyant aux détracteurs du président voient du noir, ses fidèles, encore appelés « églisiens », voient une lueur d’espoir. Ces deux groupes se regardent en chien de faïence depuis l’élection de Samuel Eto’o. Les deux mouvements »extrémistes » envahissent la toile tous les jours depuis que Eto’o a décidé de « fermer le robinet » qui engraissait les présidents de clubs au détriment de leurs joueurs. Cet argumentaire ne tient pas la route, rétorquent généralement ses détracteurs qui justifient leur position par le fait que même les joueurs pour qui Eto’o dit rouler, tirent le diable par la queue. Même les cérémonies de Ballon d’or organisées en grand renfort de publicité ne sortent pas les véritables artisans du championnat local de l’ombre. La preuve, le sélectionneur de l’équipe fanion, le Belge Marc Briss, également à couteaux tirés avec le président de la Fédé, ne titularise pas ceux qui reçoivent la précieuse récompense.
Alors qu’il s’achemine progressivement vers la fin de son mandat de quatre ans, Samuel Eto’o devra trouver des arguments solides pour convaincre ceux qui ont le pouvoir décisionnel de voter pour lui lors de la prochaine élection à la Fecafoot prévue en décembre prochain. Dans tous les cas, Eto’o sait qu’il ne peut plus compter sur ses soutiens d’hier comme le capitaine Joseph Feutcheu, Justin Tagouh, Guibai Gatama, etc. Ces derniers ont créé un front rebelle contre lui. Pour eux, Eto’o n’a pas l’étoffe nécessaire pour redonner au football camerounais toute sa grandeur. Un avis que ne partagent pas les « églisiens ».
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