Présidentielle camerounaise 2025 : une organisation de la société civile écrit aux 11 candidats opposés  à Paul Biya

En rangs dispersés, l’opposition aura du mal à évincer Paul Biya. A un mois de l’élection présidentielle, 237 Socialistes et démocrates exhorte les 11 candidats de l’opposition en lice à se mettre ensemble pour affronter le redoutable candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Le parti au pouvoir a récemment désigné les responsables de ses équipes de campagne dans les dix régions du pays.

« Élection présidentielle du 12 octobre 2025, information et prise de contact. » Tel est l’intitulé de la correspondance que le coordinateur général de 237 Socialistes et démocrates, Jean Robert Wanko, a adressé aux candidats de l’opposition (Akere Muna, Cabral Libii, Hiram Samuel Iyodi, Bello Bouba Maigari, Caxton Ateki Seta, Pierre Kwemo, Patricia Tomaïno Ndam Njoya, Jacques Bougha Hagbe, Josua Osih, Issa Tchiroma Bakary et Serge Espoir Mtomba) le 4 septembre dernier.

Le leader associatif y a joint une copie de son appel à la mobilisation citoyenne dans lequel il affirme « sans ambiguïté que le seul enjeu de cette élection est le départ de Paul Biya et de son régime, car le Cameroun ne peut se construire tant que ce système reste en place ».

Les maux

237 Socialistes et démocrates justifie sa démarche par le fait que « le Cameroun traverse une crise politique, sociale et morale d’une gravité inédite ». Depuis plus de quarante ans, estime l’organisation, « le régime de Paul Biya a verrouillé les institutions, étouffé les libertés fondamentales et confisqué l’avenir de millions de citoyens. Les oppositions, malgré des tentatives répétées, se heurtent à un système électoral opaque, partial et taillé sur mesure pour perpétuer le statu quo. Les institutions censées garantir la transparence et l’impartialité du processus démocratique sont discréditées par leur soumission au pouvoir. »

A cela, poursuit-elle, s’ajoute « une situation économique catastrophique, marquée par un chômage endémique qui frappe particulièrement la jeunesse, condamnée à l’errance ou à l’exil faute de perspectives. Les infrastructures routières sont délabrées, les structures sanitaires insuffisantes et vétustes, et l’insalubrité urbaine témoigne de l’abandon des politiques publiques de base. Ce climat délétère nourrit la défiance, la résignation et l’exaspération des forces vives du pays. » Cette situation a poussé 237 Socialistes et démocrates à inviter les 11 candidats de l’opposition à l’élection du 12 octobre prochain à se mettre ensemble pour rendre cette date historique.