Chaque déclaration doit indiquer l’heure et le lieu de la réunion. Le communiqué justifie ces contraintes par la nécessité d’« assurer le bon ordre public pendant toute la période de la campagne électorale » et d’éviter les « chevauchements sur les espaces sollicités » par les différentes formations politiques. Le ministère affirme vouloir garantir un « encadrement administratif et sécuritaire » de l’ensemble des activités politiques prévues. Il conclut en appelant « au sens élevé des responsabilités des uns et des autres ».
Un contexte politique et sécuritaire fragile
Cette mise au point intervient alors que la campagne débute dans un climat politique tendu et un environnement sécuritaire dégradé. La crise armée qui affecte depuis 2017 les régions anglophones complique l’organisation des scrutins et pèse sur la tenue des rassemblements. Dans l’Extrême-Nord, les incursions sporadiques de groupes armés entretiennent une instabilité qui fragilise la logistique électorale. Ces éléments nourrissent les réserves exprimées par des acteurs politiques et la société civile au sujet de la liberté de réunion et d’expression pendant les périodes électorales.
Les acteurs politiques face à la contrainte administrative
Le scrutin constitue un test pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir depuis plus de quarante ans. L’opposition tente de se recomposer malgré des divisions. Le Social Democratic Front (SDF), affaibli par des dissensions internes, cherche à maintenir sa visibilité. De nouveaux mouvements citoyens et personnalités émergentes visent l’électorat jeune, connecté mais souvent désabusé.
Les enjeux de la communication du ministère
La consigne ministérielle répond à des objectifs pratiques, organisationnels et sécuritaires. Elle entend réduire les risques de confrontation sur les lieux de rassemblement et faciliter la gestion administrative des meetings. Dans le même temps, la procédure de déclaration préalable concentre un pouvoir d’encadrement entre les mains de l’administration locale, ce qui alimente des interrogations sur la capacité des opposants à mobiliser et sur l’accès effectif aux espaces publics. Plusieurs organisations de la société civile et des formations politiques ont déjà exprimé leur vigilance quant aux possibles restrictions.
La campagne débute officiellement le samedi 27 septembre. Les jours qui viennent permettront d’évaluer l’impact concret des nouvelles consignes sur la tenue des meetings et sur la visibilité des candidats.
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