Il vient un temps où le silence n’est plus de la sagesse mais de la lâcheté. Ce temps est nôtre. Ce temps est maintenant. Au Cameroun, la République chancelle. Non pas sous les coups de ses ennemis extérieurs, mais par les mains de ceux qui devaient l’incarner, la défendre, la servir. Tandis que des cadres des impôts se pavanent avec des sacs gorgés de 40 millions de FCFA, accueillis en grande pompe au Palais de l’Unité, ils s’improvisent hérauts d’une jeunesse qu’ils insultent par leur arrogance et leur opacité. Ce théâtre de l’absurde n’est pas seulement une offense morale, c’est une provocation politique.
Vincent-Sosthène Fouda
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Pr. Vincent-Sosthène Fouda : « l’imposture démocratique et le déni de souveraineté au Cameroun »

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Il vient un temps où le silence n’est plus de la sagesse mais de la lâcheté. Ce temps est nôtre. Ce temps est maintenant. Au Cameroun, la République chancelle. Non pas sous les coups de ses ennemis extérieurs, mais par les mains de ceux qui devaient l’incarner, la défendre, la servir. Tandis que des cadres des impôts se pavanent avec des sacs gorgés de 40 millions de FCFA, accueillis en grande pompe au Palais de l’Unité, ils s’improvisent hérauts d’une jeunesse qu’ils insultent par leur arrogance et leur opacité. Ce théâtre de l’absurde n’est pas seulement une offense morale, c’est une provocation politique.

Mais la plus grave imposture se niche dans le cœur même de nos institutions. La délégation de signature présidentielle, mesure administrative autrefois exceptionnelle, est devenue le symbole d’un détournement de souveraineté. Ce glissement progressif, silencieux, a vidé la fonction présidentielle de sa substance. Le peuple, par le suffrage universel, choisit un Président. Ce dernier ne peut ni déléguer sa légitimité, ni transférer son devoir. Une République sans exercice effectif du pouvoir par son élu suprême est une mascarade constitutionnelle. Ce n’est pas seulement une trahison des textes, c’est une trahison du peuple. Chaque décret signé par un mandataire non élu, chaque instruction attribuée sans vérification directe du chef de l’État, constitue une fracture démocratique.

Nous assistons à une confiscation méthodique du pouvoir, légitimée par le silence, renforcée par la peur, entretenue par les apparences. Et pourtant, la République ne se délègue pas, elle s’incarne. Elle exige la responsabilité. Elle réclame la vérité.

La jeunesse camerounaise ne peut être réduite à des porteurs de valises. Elle est l’âme vive d’un pays en quête de sens. Elle est porteuse d’idéaux, pas de transactions douteuses.

Camerounaises, Camerounais, ce combat est existentiel. Il ne s’agit pas d’une querelle de palais ou d’un affrontement de clans, mais d’un choix de civilisation. Voulons-nous continuer à vivre sous le règne du déni et du simulacre, ou avons-nous le courage de reconquérir notre dignité républicaine ?

Assez de faux-semblants. Assez de manipulations. Assez de silence. Le destin du Cameroun ne se négocie pas dans l’ombre. Il s’écrit en pleine lumière, avec courage et engagement. La souveraineté appartient au peuple. Elle ne se partage pas. Elle ne s’achète pas. Elle se défend.

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