Dans son allocution d’ouverture, la présidente de l’ONG, Marcelle Gbahou, a expliqué le choix d’une célébration décalée au 4 décembre, en marge de la Journée mondiale des personnes handicapées. Elle a rappelé que cette journée constitue un moment essentiel pour attirer l’attention publique sur « une vie prisonnière dans les murs d’un cerveau défaillant », selon ses mots.
La dirigeante a dénoncé l’isolement et les difficultés persistantes auxquels sont confrontées les familles d’enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale (IMC). Elle a cité notamment les moqueries, les abandons conjugaux, la précarité financière et l’absence d’aides sociales structurées. Des obstacles qui, selon elle, aggravent la détresse de parents déjà éprouvés par la prise en charge médicale lourde de leurs enfants.
Des familles livrées à elles-mêmes
Mme Gbahou a dressé un constat sévère : examens médicaux non réalisés faute de moyens, absence de matériel orthopédique, manque de médicaments essentiels, coûts élevés des soins spécialisés. « Pas d’aide sociale, pas de secours, pas de prise en charge », a-t-elle résumé, appelant les autorités à agir de manière urgente.
Elle a également révélé que 17 enfants suivis par l’ONG sont décédés depuis le début de ses activités, faute d’une assistance adéquate. Un hommage leur a été rendu durant la cérémonie.
S’adressant aux institutions étatiques, aux entreprises et aux organisations partenaires, la présidente a réitéré la demande d’un accompagnement structurel. L’ONG souhaite notamment l’instauration d’une consultation neurologique annuelle gratuite pour les enfants IMC, ainsi qu’un soutien matériel régulier, incluant couches, médicaments et équipements orthopédiques.
Elle a également exhorté les médias à adopter une communication plus responsable sur la paralysie cérébrale afin de lutter contre la stigmatisation.
Focus sur le lien entre paralysie cérébrale et santé mentale
La journée a été marquée par une conférence animée par le psychologue Kouakou Nguettia et par Mme Koné épouse Bamba, spécialiste en psychiatrie. Les intervenants ont exploré les interactions entre paralysie cérébrale et santé mentale, un aspect souvent négligé dans la compréhension du handicap, mais essentiel pour assurer un suivi global des enfants.
Créée en 2019, l’ONG Cœur de maman amour d’enfant a lancé officiellement ses activités en 2021. Elle accompagne aujourd’hui 250 enfants et leurs familles. À travers cette 4ᵉ édition de la célébration de la Journée internationale de la paralysie cérébrale, l’organisation entend renforcer son plaidoyer pour une couverture médicale accessible et un changement de regard de la société.












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