Si Yaoundé faisait de la consommation des produits locaux sa priorité, on n’aurait rien à envier aux autres pays. Ce n’est malheureusement pas le cas, nous sommes condamnés à consommer les déchets de nos propres productions pendant que les meilleures qualités sont exportées.
Nous produisons du cacao, mais nous consommons un mélange de produits chimiques au lieu du chocolat. Le pur chocolat se vend à prix d’or dans des supermarchés. Nous produisons de la banane de qualité, mais nous n’en mangeons que celles rejetées par les planteurs ; nous produisons des ananas, mais les vrais jus d’ananas se trouvent dans les marchés internationaux. Même le thé et le café de qualité de chez nous ne sont pas à la portée de tous les citoyens camerounais. Sommes-nous des Hommes frelatés ? N’avons-nous pas droit à des aliments sains?
Si cela pouvait s’arrêter aux aliments, on pourrait encore comprendre que les agriculteurs veulent se remplir les poches, même si cela est intolérable. Mais cela se répercute sur le reste de la société. Nos dirigeants estiment que nous ne méritons même pas les meilleures routes tant dans nos villages que dans les grandes villes. Douala et Yaoundé, pour ne prendre que ces deux exemples, sont remplis de crevasses et de déchets à tout bout de champs.
Le Cameroun est un champ d’enrichissement pour certains et un vaste cimetière pour d’autres. Raison pour laquelle les entreprises nationales et internationales peuvent «pisser» sur les politiques de gestion environnementale de notre pays sans qu’elles ne soient sévèrement sanctionnées.
Qui va se sacrifier pour veiller à ce que les travaux soient bien exécutés dans un esprit patriotique ? Les contrôleurs qui attendent les frais de mission pour être annoncés sur le terrain en grande pompe ? Ou les décideurs qui attendent les rapports accompagnés d’une « motivation » dans leurs bureaux climatisés ? Qui se soucie même du futur de ce pays quand chacun veut brouter à tout prix où il est attaché ?
Le Cameroun doit cesser d’être une grosse blague. Chacun devrait prendre son rôle très au sérieux en pensant aux futures générations. Qu’est-ce que les maires de villes et d’arrondissements vont laisser à leurs progénitures ? Des crevasses, des ravins, des nids de poules et autres ? Qu’est-ce que chaque ministre va laisser à ceux qui viendront après lui ?
Je suis de ceux qui pensent que chacun devrait travailler non seulement pour la prospérité, mais également pour la postérité.
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