Dans une déclaration d’une rare virulence, huit personnalités du fief de Paul Biya dénoncent 43 ans de « règne sans partage » et appellent à un sursaut citoyen avant la présidentielle d’octobre 2025.
Paul Biya, président de la République du Cameroun
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Opinion : le binôme dominant Biya-Rdpc et l’an 40 : pérégrination néo-septennale ?

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Le 24 mars dernier a marqué l’an 40 d’existence (24.03.1985-24.03.2025) du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc). Héritier de la défunte Union Nationale Camerounaise (UNC), ce parti de masse a célébré avec mondialisme et pugnacité le mythe du « Flambeau » qui recèle dans son essence profonde, le signe illuminateur et de flamboiement de l’avenir politique septennal du Cameroun, sous la conduite éclairée de l’étendard majestueux du peuple camerounais : S.E. Paul Biya. Ce sacre bruissant de célébrité jubilaire était adossé sur le thème suivant :« Tenons-nous prêts, derrière le Président Paul Biya, à relever le défi de la victoire nette, transparente et sans bavure du candidat du Rdpc à l’élection présidentielle ».

Cette thématisation semble ainsi mettre l’accent, en ce quarantenaire RDPCiste, exceptionnel de virtuosités politiques, sur sa téléologie politico-électoraliste, auréolée de sa dimension à la fois théorique (axiologique) et pratique (praxéologique), autour d’un diachronisme empreint de synchronisme stratégique opérationnel. C’est donc devant le vaste horizon émergent prometteur de 2035 que le binôme dominant Biya-Rdpc éclaire par 40 radieuses bougies qui renvoient les scintillements lumineux sur toute l’étendue du territoire national (le Rdpc étant géopolitiquement présent dans tous les coins et recoins du Cameroun). Dès lors, disséquer dans un point de vue exégétique, la palpitante et riche plaquette festive du quarantenaire RDPCiste, revenait à jeter un regard rétrospectif et prospectif sur l’itinéraire et la trajectoire de ce parti de masse, non sans exorciser la thématique sus-évoquée, qui s’avère d’actualité et de forte résonnance.

  • An 40 du Rdpc : Consolidation du patrimoine idéologico-politique et éthico-axiologique commun au peuple camerounais.

La thématique propédeutique à visée  pédagogique suscitée, instituée par la Circulaire du 11 mars 2025 du Secrétaire Général du Comité central du Rdpc, est fort édifiante et retrace avec véhémence, la volonté de consolidation démocratique du binôme dominant Biya-Rdpc, à l’aune de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Dans ce sens, elle s’associe aussi, non seulement à l’intériorité, mais aussi à la resymbolisation, ainsi qu’à un ensemble d’interpellations éthiques des militants, militantes, sympathisants et amis du Rdpc. Ce Parti réformateur, au sein duquel s’opère, avec l’éclat que lui confère la forte personnalité de S.E. Paul Biya, sa proximité populaire, dans le cadre de la mise en place d’une véritable démocratie participative, semble toujours en quête de salut et de transcendance éthique, ainsi que d’un spirituel relationnel et communicatif plus rationnel. Car, comme l’a si bien souligné Son Président National, S.E. Paul Biya, « la rigueur et la moralisation demeurent les mots d’ordre du Renouveau. Le RDPC doit en donner l’exemple » (21.07.2006 : 3e Congrès Extraordinaire du RDPC à Yaoundé).

 

Au lendemain de l’accession de ce Grand Homme d’État à la magistrature suprême sous le « Renouveau National » (06.11.1982) et la matérialisation de sa doctrine politique « la rigueur et la moralisation », force a été de constater qu’il aura préalablement diagnostiqué l’inordinance axiologique et praxéologique au sein de la société camerounaise. Raison pour laquelle, Il portera prioritairement une attention aiguë sur une éthique exemplaire et la nécessite d’érection de la démocratie au rang d’objectif sociétal. Il va ainsi faire sienne, l’opérationnalisation du projet d’assainissement des mœurs publiques. L’on se souvient d’ailleurs de sa déclaration retentissante à cet effet : « Sachez que ma détermination à combattre ce fléau est totale, et que la lutte contre la corruption va se poursuivre en s’intensifiant, sans complaisance, sans discrimination, indépendamment du statut social ou de l’appartenance politique des personnes incriminées » (2011, Yaoundé). Il suffit d’observer des sanctions sévères y relatives prises depuis lors, avec une écrasante majorité dans les rangs du Rdpc (Membres du Bureau Politique, du Comité central, etc), pour comprendre que le phénoménologue Biya ne badine pas avec ses principes.

Il apparait dès lors historiquement, que la décennie 1990 s’est vue concrétiser le projet politique de S.E. Paul Biya, clairement défini dans son essai politique Pour le libéralisme communautaire (1987), à savoir, faire du Cameroun, un pays de démocratie pluraliste. Sans conteste, l’essence et la substance sémantique du Rdpc vont d’exhumer en quelques sortes les racines auxquelles cette mouvance démocratique des années 1990, tient ses fondements, son ressort et son essor dans le contexte politique camerounais. Contrairement à l’expérience d’autres pays, l’avènement de la démocratie au Cameroun semble avoir été savamment précédée et préparée, par une longue tradition politico-philosophique Biyaïste, dont l’idée de la souveraineté populaire, sans doute inspirée du modelé grec, était le centre d’intérêt. Pour lui, « au Cameroun […] il y a un seul pouvoir : le pouvoir du peuple camerounais » (1991, Ebolowa). Aussi, poursuit-il, que « personne ne confisquer le pouvoir contre le gré du peuple » (1991, Bertoua).

C’est en ce sens précisément qu’il y’aura un foisonnement impressionnant des partis politiques de l’opposition (SDF, UPC, UNDP, MDR, etc.). Dans sa démarche assurer de démocratisation du Cameroun, S.E. Paul Biya va lui donner un éclat décisif : la tenue des élections législatives et présidentielles anticipées en 1992, avec pour conséquence, l’érosion du monopole électorale du RDPC (88 députés, contre 69 pour l’UNDP, 06 pour le MDR et 18 pour l’UPC et une lueur politique blafarde et eidétique du SDF aux présidentielles). Par-là donc cette transition démocratique, ont préludé les antagonismes politiques et les protestations ayant porté atteinte aux fondements de l’État (villes mortes), ainsi qu’à la structuration/fonctionnalité du Rdpc (démission des cadres, tels : John Ngu Foncha, François Sengat Kuoh, Abanda Metogo, etc). Ce qui, de toute évidence, s’accorde formellement avec l’idée selon laquelle l’incidence du pluralisme politique, devenu total au Cameroun, ainsi que l’atteste divers scrutins électoraux organisés au fil des ans, n’a pas été minime pour le Rdpc.

Malgré cette sensation de fragmentation et d’historicité, S.E. Paul Biya, cet Homme d’un grand génie et d’une éloquence admirable, aura fait resplendir et rayonner le Rdpc comme un « Flambeau ardent » sur l’échiquier politique national (renforcement des alliances politiques, démultiplication et transnationalisation des instances dirigeantes du parti, etc). Il a entrepris de ce fait, par-delà l’amalgame oppositionnel nébuleux, une mutation politico-paradigmatique destinée à débarrasser le peuple de l’embrigadement politico-mortifère, pour s’ouvrir résolument vers l’avenir émergent du Cameroun. En effet, deux idées-forces émergeront et se grefferont à la démocratie : la paix et l’unité. A ce niveau, S.E. Paul Biya va incarner un pouvoir fort sacralisé voire mythifié, s’arrogeant une aura nationale exclusive, apte à apaiser le peuple et à inhiber toutes invectives et diatribes politiques stériles inscrites dans l’ipséité et l’altérité ( les récentes descentes sur le terrain, d’Ordres de S.E. Paul Biya, dans le Septentrion, la Lekié et à Douala, par le Minetat SGPR et le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, la récente inauguration du Palais des Verres « Paul Biya » par les Élus de la Nation, constituent des illustrations évidentes de cette communion habituelle, permanente et constante entre le Chef de l’État et le peuple camerounais). Sa vision titanesque d’un Cameroun véritable havre de paix demeure intacte sur « la nécessité de veiller spécialement et jalousement au renforcement de la paix, au raffermissement de la démocratie et de l’unité qui demeurent les piliers de la construction nationale, ainsi que les garants du développement, du progrès et de notre avenir commun » (2009, Yaoundé). Ainsi, toute tentative de désubstantialisation du paradigme républicain, contre la cohésion sociale et la concentration des énergies pour l’émergence du Cameroun, n’a jamais eu voix au chapitre ni prospérer sous le règne Biya.

II-        Le binôme dominant Biya-Rdpc à l’aune de la présidentielle 2025 : pour un compte à rebours électoral triomphant.

L’observation attentive et approfondie de la conjoncture politique camerounaise actuelle, à l’approche de l’importante échéance électorale d’octobre prochain, livre une herméneutique communicationnelle avec des escalades, dont le but avoué semble procéder tout autant de l’assénement des coups susceptibles d’affecter les attentes du peuple camerounais souverain. Or dans ses dynamiques stratégiques d’occupation spatiale et de reconfiguration territoriale, le Rdpc défend avec vigueur, la thèse de la démocratie. Son Président National le martèle lorsqu’il dit que « la démocratie, cela veut dire la concurrence, pas la guerre ». Pour s’en convaincre, il suffit de mettre en balance l’embonpoint politique de S.E. Paul Biya avec le spectacle hideux des partis politiques d’opposition, dont les logiques sont principalement démocraticide, sociétacide et même statocide (menaces de déstabilisation des institutions, exacerbation de la violence politico-ethno-régionale, tensions permanentes, etc.). Leurs leaders aux velléités pouvoiristes démagogiques et terroristes (l’épisode la plus spectaculaire découle de l’attaque récente de la Brigade Anti-Sardinard (BAS), bras séculier d’une opposition extrémiste, d’un membre du gouvernement et d’un Ambassadeur à Bruxelles et l’appel à l’insurrection lancé, le 19 mars dernier, par le leader du MRC en cas d’invalidation de sa candidature), ne cessent d’infester le paysage politique camerounais par des grivoiseries ubuesques qui entravent l’unité nationale et le vivre ensemble camerounais, dont S.E. Paul Biya souhaite de tous ses vœux. Ce Dernier n’a-t-il pas souligné le fait que « la violence n’est pas une forme d’expression démocratique » ? (1991, Ngaoundéré). Quoi qu’il en soit, en cette année 2025 de tous les enjeux, toute indélicatesse historico-politique oppositionnelle fera systématiquement face à la rigueur de la Loi.

Il découle de ces lippes grimaçantes et trompeuses qui hantent cette opposition radicale qui navigue entre tribalité et tribalisme  (Or pour S.E. Paul Biya,« le soutien au pouvoir légitime doit être dénoué de toute motivation tribale » (1991, Ebolowa) et que « pour le bien de chacun et de notre pays, nous devons mettre fin à toutes les opérations qui n’honorent pas notre démocratie » (1991, Garoua), une ambiguïté fortement dégradante pour tous leurs horrifiants détails sur le « certain-âge » de Paul Biya. Pourtant, avec clairvoyance, le Président National demeure cette « force qui va » qui ne cesse de sensibiliser les Camerounais dans le cyberespace, manifester des efforts de dynamisation du champ politique interne de Son Parti (les récentes nominations au Comité Central du Rdpc sont si lourdes de sens) et sans oublier l’intense activité décrétale quotidienne et le rituel diplomatico-présidentiel permanent). C’est donc à partir d’une posture globale de l’expression du peuple réel et profond (en témoignent les meetings de mobilisation, les divers appels à candidature, auréolés de panégyries et de dithyrambes politico-militantes, etc.), qu’il convient d’affirmer sans ambages que S.E. Paul Biya est adulée par le peuple camerounais souverain. C’est à ce titre qu’il rassure ce capital électoral confiant, sa détermination à poursuivre sereinement son œuvre de modernisation du pays (Cf. paraphrase des discours du 31.12.2024 et du 10.02.2025).

De toute évidence, les chances de l’opposition pour 2025, deviennent plus que jamais amoindries, avec un Paul Biya plus que jamais politiquement compétitif et offensif.  Le Président National du Rdpc affiche ainsi efficacement son autonomie physique et psychologique ainsi qu’une capabilité motrice rassurante (en témoignent ces récentes sorties : vœux de nouvel an, réception des hôtes de marque, obsèques de sa belle-sœur, etc). Quoi que « la bataille des clans et des camps fait rage » (Christophe Mien Zok, l’Action, 1504 du 18.03.2025) au sein de l’establishment politique, force est de constater que l’exacerbation des frétillements oppositionnels galvanise cette force politique hégémonique, puissante et redoutable qu’est le RDPC ( présent dans tout le pays, avec 70/70 sénateurs élus, 139/180 députés, 316/360 communes), sous la présidence éclairée de S.E. Paul Biya, à davantage charger ses batteries, par l’élaboration des stratégies fédératrices et compétitives(intensification de la campagne sur les listes électorales de concerts avec les partis alliés) et la mobilisation des ressources matérielles et symboliques. Cette exclusivité géopolitique et représentative n’est certes pas une garantie mais elle est tout au moins rassurante. Elle revalorise, par ailleurs et dans une certaine mesure, le paradigme de la vassalition politique tout comme elle renouvelle l’intérêt de l’analyse politico-dépendantiste en termes de centre et de périphérie (le leader du PADDEC, le Ministre Dr Jean De Dieu Momo, avait d’ailleurs métaphoriquement fait allusion au Rdpc comme « grossiste » et les partis politiques d’opposition comme « détaillants »). Une vision politique qui participe ainsi de la construction d’un électorat de confiance généralisée et véritablement démocratique dans « un Cameroun un et indivisible » et avec la fusion volontaire d’une frange de partis d’opposition consensuelle, partageant l’orientation idéologique de S.E. Paul Biya et logée dans le carcan de « Partis de la majorité présidentielle » (ANDP, UNDPC, UPC, FSNC, PADDEC, etc).

Au demeurant et tenant compte du brouhaha politico-oppositionnel qui bat de l’aile actuellement, il est outrecuidant de dire qu’il est difficile d’ôter Biya en octobre 2025 mais de le voter. Par ailleurs, le moins que l’on puisse dire, ce scrutin serait le plus prisé, de par la participation de plus de sept (07) millions d’électeurs (selon Election’s Cameroon (ELECAM). Le phénoménologue politico-mythique Biya, Apôtre de la paix, de la stabilité et de l’émergence du Cameroun, reste et demeure invincible face à une minorité oppositionnelle parcellaire. La solennité qui a encadré ce quarantenaire autour du binôme dominant Biya-Rdpc, témoigne à suffisance que « Tout pouvoir vient de Dieu » et que l’autorité présidentielle est constitutionnellement et divinement établie dans une obéissance ennoblie. Sur ce, le vrai champ de bataille anti-Biya reste le terrain politique et non ailleurs.

SM JC Kouma

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