À moins de quatre mois de la présidentielle 2025, le conseiller municipal du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans la commune de Monatélé, crée la surprise en contestant devant la justice et par voie officielle auprès d’Elecam, le processus de désignation du candidat du parti au pouvoir. Dans un communiqué rendu public ce 18 juin 2025, Léon Theiller Onana exige la tenue préalable d’un congrès ordinaire pour valider toute candidature. Une démarche inédite qui met en lumière des tensions internes et soulève de sérieuses interrogations sur le respect des textes et la neutralité de l’arbitre électoral.
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Légalité de la candidature du RDPC à la présidentielle : Léon Theiller Onana saisit la justice et met en garde Elecam

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À moins de quatre mois de la présidentielle 2025, le conseiller municipal du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans la commune de Monatélé, crée la surprise en contestant devant la justice et par voie officielle auprès d’Elecam, le processus de désignation du candidat du parti au pouvoir. Dans un communiqué rendu public ce 18 juin 2025, Léon Theiller Onana exige la tenue préalable d’un congrès ordinaire pour valider toute candidature. Une démarche inédite qui met en lumière des tensions internes et soulève de sérieuses interrogations sur le respect des textes et la neutralité de l’arbitre électoral.

Une démarche judiciaire et politique lourde de sens

Dans un communiqué transmis à la presse nationale et internationale, Léon Theiller Onana, conseiller municipal RDPC dans la commune de Monatélé, affirme avoir saisi le Conseil électoral d’Elecam et déposé une assignation en référé auprès de la justice camerounaise. Cette procédure vise la désignation d’un mandataire ad hoc chargé de convoquer un congrès ordinaire du RDPC et d’en arrêter l’ordre du jour. Selon lui, aucune candidature à la présidentielle de 2025 ne saurait être valable sans cette étape statutaire préalable. « Le Conseil électoral est désormais avisé que notre parti, le RDPC, ne saurait en l’état actuel investir un candidat sans la tenue préalable d’un congrès ordinaire », précise le communiqué.

Des textes internes remis au centre du débat

Le fond du problème réside dans le respect des statuts du RDPC. Ceux-ci prévoient que le président national du parti et les organes dirigeants doivent être élus ou reconduits à l’occasion d’un congrès ordinaire, normalement organisé tous les cinq ans. Le dernier congrès remonte à 2011, reconduisant Paul Biya à la tête du parti. Depuis, aucun nouveau congrès n’a été convoqué, alors que le mandat présidentiel au sein du RDPC a été prolongé par de simples résolutions.

Or, avec l’approche de la présidentielle, la question de la légitimité statutaire de la candidature du RDPC se pose de manière pressante. En portant l’affaire devant la justice et Elecam, Léon Theiller Onana souhaite empêcher toute candidature sans que cette exigence ne soit remplie, sous peine de voir émerger plusieurs candidatures concurrentes au sein même du RDPC.

Une mise en garde adressée à Elecam

Dans ce même communiqué, le conseiller municipal met également en garde Elecam contre toute validation hâtive d’une candidature RDPC sans vérification du respect de cette procédure. Il invite l’institution électorale à affirmer sa neutralité vis-à-vis des pressions administratives et politiques, dans un contexte où la crédibilité du processus électoral camerounais est souvent contestée. « Le moment est venu pour Elecam d’affirmer, urbi et orbi, sa neutralité », rappelle-t-il dans le document.

Des tensions internes et des suites judiciaires attendues

Cette prise de position publique, rare au sein du RDPC, révèle des tensions internes jusque-là contenues. Des voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer un véritable congrès et dénoncer la gestion jugée patrimoniale du parti.

D’après nos informations, Léon Theiller Onana serait menacé de sanctions disciplinaires pour avoir ouvertement défié la hiérarchie et mis sur la place publique une question habituellement réglée en interne. Pourtant, sa démarche suscite un certain écho, y compris chez des militants de base et des cadres discrets qui s’interrogent sur la gouvernance actuelle du parti.

Le référé introduit devant les juridictions compétentes devrait être examiné dans les prochains jours. Sa décision pourrait contraindre le RDPC à convoquer d’urgence un congrès ordinaire avant l’ouverture officielle du dépôt des candidatures prévue par Elecam pour la mi-juillet.

Un enjeu de crédibilité pour Elecam et le RDPC

Au-delà des querelles internes, cette affaire pose une question cruciale : le respect des textes au sein des formations politiques camerounaises et la capacité des institutions électorales à garantir un traitement équitable de tous les dossiers. La réponse d’Elecam et l’issue du recours introduit par Léon Theiller Onana seront donc suivies de près, aussi bien par les électeurs que par la communauté internationale.

Ce recours inédit et la prise de parole publique de Léon Theiller Onana traduisent une crispation au sein du RDPC à l’approche de la présidentielle. Ils interpellent aussi bien le parti au pouvoir que l’arbitre électoral sur le respect des procédures et la transparence du processus électoral. L’affaire pourrait, selon son dénouement, avoir des répercussions majeures sur la suite du processus et la configuration politique du pays dans les mois à venir.

Caliste Talla (CP)

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