Cet officier des armées, technicien supérieur des laboratoires et analyses biomédicales, formé à Marseille en France en 1981-1982, décédé le 13 novembre 2013 des suites de maladie à l’hôpital militaire de Région numéro 1 de Yaoundé, fût l’un de nombreux militaires des forces de défense camerounaise loyalistes durant le putsch manqué du vendredi 06 avril 1984 à Yaoundé, jamais révélé au grand public.
Il est resté sous l’ombre des projecteurs, pourtant l’un des héros dans l’ombre de la bataille victorieuse des jardins du palais de l’Unité et des opérations de combats lors de la tentative de déstabilisation des institutions et de celui qui les incarne, le Président de la République Paul Biya. Nouvellement affecté à l’infirmerie de la présidence de la République, au titre d’infirmier major à la Direction de la Sécurité Présidentielle (DSP), le 04 avril 1984, l’alors feu Adjudant-Chef Mbele Symphorien de permanence au palais de l’Unité pour les nuits du 05 au 07 avril 1984, va connaître un baptême de feu les plus mouvementés au sein de son nouveau poste d’affectation militaire. Le vendredi 06 avril 1984, à 3h12, l’alarme de sécurité du palais de l’Unité est déclenchée. Mobilisation générale du personnel militaire en poste, sans trop savoir ce qui se passe, des consignes d’usage en pareille circonstance sont données par les chefs militaires du palais de l’Unité par phonie et tout le personnel est paré pour agir. Dans ce méli-mélo, c’est l’instinct de survie et la détermination qui animent le groupe de soldats regroupés dans le dernier cordon de sécurité rapprochée du Chef de l’État, en sous-effectif, et sans grande puissance de feu pour tenir un siège ennemi lourdement armé, va toutefois bénéficier de la providence divine et de la stratégie de ruse en projection opérationnelle, pour venir à bout des insurgés dans les batailles des jardins du palais de l’Unité assiégé par un important déploiement des véhicules blindés de la Garde Républicaine, conduits pour la plupart par des soldats inexpérimentés aux combats rapprochés et dans le maniement des engins lourds vecteurs de feu. Un aspect avantageux qui aura cependant, profité aux soldats loyalistes, dont le rapport de forces leur aura été défavorable, et qui contribuera finalement à neutraliser la puissance ennemie avec le biais de la ruse. A la tête d’un petit groupe de 12 soldats d’une section de combat de la DSP armées de fusils d’assaut légers et en permanence au palais de l’Unité, l’Adjudant-Chef Mbele Symphorien fort de son expérience de soldat grenadier voltigeur dans les sections d’assauts de l’ armée camerounaise engagées pendant les périodes de troubles sociaux politiques post indépendance dans les zones de maquis (Littoral et ouest Cameroun), réussit à prendre par les techniques de ruse en théâtre de guérilla , trois blindés avec l’apport des grenades offensives et au combat corps à corps dans la pénombre, grâce à l’ usage du couteau baïonnette afin éliminer dans des affrontements rapprochés des soldats sur excités de la Garde Républicaine: ceux-ci pilonnent depuis 2h du matin, sans succès les positions des soldats loyalistes. L’arrivée de renforts des forces combinées républicaines au petit matin du 06 avril 1984 au palais de l’Unité, permettra de reprendre le contrôle total de la situation. Le Chef de l’État Paul Biya, Chef des armées, mis en lieu sûr par le dispositif de sécurité dans le bunker du palais de l’ Unité, au début de l’ offensive des insurgés de la Garde Républicaine, entourés d’une poignée de soldats au nombre de 20 du Groupement de protection et de sécurité de la DSP, sous le commandement du capitaine Ivo Descancio Yenwo ( aujourd’hui général de division directeur de la DSP), sont restés déterminés et prêts au sacrifice suprême pour protéger le Chef de l’État qui avait accédé au pouvoir deux ans plutôt le 06 novembre 1982. Le petit groupe de 12 soldats, commandés par l’Adjudant Chef Mbele Symphorien, en symbiose avec leurs camarades au bunker autour du président de la République, avaient pour seule motivation, malgré le rapport de force qui leur était défavorable face aux mutins lourdement équipés, le courage et la détermination à garder leurs positions malgré le siège ennemi, pour aboutir à une issue victorieuse dans la bataille des jardins du palais de l’Unité en cette nuit fortement enflammée du 5 au 06 avril 1984 à Yaoundé.
En reconnaissance de cet acte de bravoure, le haut commandement militaire, a décerné au feu Lieutenant retraité Mbele Symphorien (admis à faire valoir ses droits à la retraite le 01er avril 2000) la médaille de la force publique, et celle de chevalier de l’ordre du mérite camerounais. Le Lieutenant Mbele Symphorien a été durant sa carrière militaire 34 ans sous les drapeaux de la République, recruté comme engagé volontaire dans l’armée de terre sous le numéro matricule N°65/0404 par devant la commission de recrutement du centre d’instruction de l’armée camerounaise le 30 juin 1965, il a été un soldat courageux et déterminé face à l’adversité. Dans sa carrière militaire il a été le 11 mars 1968, affecté à la 11eme compagnie de l’armée camerounaise à Nkongsamba, où il sert dans une section militaire au front qui a combattu avec dévouement, la rébellion de maquisards après l’indépendance du Cameroun le 1er Janvier 1960. Après son CAT 1 infirmier de l’ Armée camerounaise le 17 juin 1968, il est affecté à la compagnie de commandement du B3 infirmier. 1969-1970, formation d’infirmier au centre médical d’Ayos. 1er janvier 1972, mutation au Centre de Perfectionnement des Forces Armées le 17 janvier 1972. En 1973, il passe avec brio le stage pratique de parachutiste commando au Centre de Perfectionnement des Forces Armées nationales de Koutaba. 09 septembre 1974, il décroche le BS1 infirmier (Brevet de spécialisation numéro 1 de l’Armée camerounaise). Octobre 1981 à juillet 1982 alors en poste au 3eme secteur militaire terrestre de Garoua au centre médical, il est affecté en stage de perfectionnement en France pour le diplôme de technicien supérieur en santé et en analyses biomédicales, où il est désigné major de sa promotion parmi une vingtaine de stagiaires sous-officiers de divers pays africains et européens. Personnel militaire infirmier supérieur au sein des garnisons militaires dans des postes de commandements du pays, major à l’infirmerie de la DSP à la présidence de la République 1984-1992), avec comme supérieur hiérarchique feu le colonel Marius Etoundi, médecin chef de l’infirmerie de la DSP à la présidence de la République. Officier de sécurité à la DSP, il a bénéficié d’une formation de six mois d’agent de protection rapprochée des hautes personnalités, à Paris en France 1985. Technicien supérieur de santé militaire, titulaire du diplôme de Brevet de spécialité de parachutiste commando obtenu avec brio en 1973 au Centre de perfectionnement des forces armées nationales à Koutaba, major dans les sévices spécialisés de cardiologie, d’analyses biomédicales de santé dans les hôpitaux militaires du pays. Février 1997, détaché pendant six mois au Groupement Opérationnel Sud (GOS) à Mundemba région du Sud-Ouest de l’ Opération Delta dans le dispositif militaire camerounais au sein de la péninsule de Bakassi, pour assurer les missions de couvertures sanitaires des troupes au front et aussi de combattre face à l’ ennemi nigérian.1er septembre 1999, il nommé par arrêté ministériel Mindef, chef secteur et chef d’Unité Technique des Prélèvements au service Spécialisé de Cardiologie à l’ Hôpital Militaire de Région numéro 1 de Yaoundé. Le 01er Avril 2000, il est admis par décret présidentiel à faire valoir ses droits à la retraite. Il a servi sans interruption 34 ans, 8 mois, cinq jours sous les drapeaux de la République du Cameroun. Père de 7 enfants et marié depuis le 16 octobre 1971 à Mengang et à Koutaba, jusqu’à sa mort pendant 42 ans à feue Philomène Marie Elysée Koundi Epse Mbele, a été durant son vivant un modèle de soldat loyal, dévoué et foncièrement discipliné.
Olivier Mbele
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