By Le président de la Commission de la Cemac appelle à un réalisme pragmatique pour une intégration régionale efficace.
Du 1er au 6 juillet 2025, un atelier stratégique dédié à la rationalisation des Communautés économiques régionales (CER) en Afrique centrale s'est tenu à Douala, en présence de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac. Dans un discours franc et direct, le dirigeant de l’institution communautaire a souligné l'importance d'une prise de conscience des enjeux liés à la transformation institutionnelle en cours, insistant sur la nécessité d'un ancrage solide dans les réalités du terrain.
La réforme envisagée vise à fusionner progressivement les organes de la Cemac et de la Ceeac en une entité unique et cohérente. Toutefois, le président Engonga Edjo’o a averti que cette ambition ne pourra se concrétiser qu'avec un pragmatisme éclairé, une expérience solide et une lucidité sans faille. Il a mis en garde contre les approches théoriques et les « textes prototypes » qui ne tiennent pas compte des contextes politiques, économiques et sociaux de la sous-région.
Pour illustrer ses propos, le président a cité deux exemples significatifs : l’inefficacité des prélèvements automatiques en cas de non-paiement des contributions des États membres et l’impossibilité d’organiser des élections communautaires au suffrage universel direct, en raison de l’insuffisance des ressources. Ces dispositions, bien que ambitieuses, demeurent inappliquées faute d’anticipation réaliste.
Dans un message empreint de fermeté, Engonga Edjo’o a également souligné la nécessité de capitaliser sur l’expertise accumulée par la Cemac, qu’il considère comme la communauté la plus expérimentée d’Afrique centrale. Il a plaidé pour l’intégration des acquis récents, tels que les manuels de procédures et les textes issus de l’audit de gestion de 2023, dans la future architecture institutionnelle.
Un autre point crucial de son allocution a porté sur le financement. « Sans une base budgétaire solide, il n’y aura pas de nouvelle Communauté viable », a-t-il affirmé. Il a donc appelé à la mise en place d’un mécanisme de financement autonome avant l’établissement de la future Commission commune.
En filigrane, le président de la Commission de la Cemac a également insisté sur l'importance d'une meilleure coordination entre les institutions concernées, notamment la Ceeac et le COPIL/CER-AC. « Mutualiser les efforts, les ressources et les intelligences » est, selon lui, le mot d’ordre pour réussir cette transition historique.
Alors que les dynamiques d’intégration s’intensifient sur le continent, cette intervention pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’édification d’une communauté économique d’Afrique centrale unifiée, efficace et résiliente.
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