Cette coiffure naturelle africaine traverse les époques et se bonifie comme du bon vin. Ses origines.
Par Hariane Kuete
Autrefois appelés « plaquages » ou « tresses collées » dans certaines régions, les nappy trouvent leurs racines dans les traditions ancestrales de coiffure africaine. Loin d’être une simple mode, cette technique de tressage serré où les cheveux naturels sont méticuleusement plaqués sur le crâne, était une pratique signifiante. Elle servait non seulement à protéger les cheveux et à faciliter la vie quotidienne, mais aussi à véhiculer les messages sociaux, tribaux ou spirituels. Les motifs et la manière de tresser pouvaient indiquer le statut social, l’âge, la disponibilité matrimoniale ou l’appartenance à des rituels spécifiques.
Pendant la période de l’esclavage, cette coiffure servait de cartographie et une forme de communication cachée ; certaines femmes tressaient des cartes complexes dans leurs cheveux indiquant des chemins vers la liberté ou des endroits sûrs pour se rencontrer ; les fils ou les extensions utilisés pouvaient être teints avec des colorants naturels pour véhiculer des informations.
Aujourd’hui, les nappy connaissent une véritable résurrection transcendant les frontières géographiques et culturelles. Ils sont devenus une affirmation de fierté pour des personnes aux cheveux afro ou texturés ; une manière de célébrer leur héritage tout en adoptant une esthétique moderne et sophistiquée.
L’ampleur de cette coiffure se mesure à travers sa présence remarquée sur les podiums de mode internationaux, dans les clips musicaux, sur les tapis rouge et aussi dans la vie de tous les jours. Des célébrités aux influenceurs, en passant par le grand public, les nappy sont adoptés avec enthousiasme, prouvant leur polyvalence et leur capacité à s’adapter à tous les styles, rappelant l’ingéniosité et la beauté intrinsèque des cultures africaines et de la diaspora.
En tant que forme de tressage sophistiqué, les nappy portent en eux l’histoire de la résistance, la préservation de l’identité et de la communication clandestine pendant l’esclavage. Ils sont un témoignage vivant de la capacité des peuples africains à maintenir leur culture et leur dignité face à l’adversité la plus extrême ; c’est pourquoi leur popularité aujourd’hui est aussi une célébration de cette résilience historique.
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