La Franc-maçonnerie et l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix (AMORC) sont des organisations initiatiques dont la présence au Cameroun, comme dans de nombreux pays africains, est un sujet de curiosité et parfois de débat. Souvent perçues comme des sociétés secrètes en raison de leur mode de fonctionnement discret, elles se définissent elles-mêmes comme des fraternités philosophiques, philanthropiques et progressistes.
Au Cameroun, la Franc-maçonnerie est représentée par différentes obédiences, certaines rattachées à des structures internationales (françaises, anglaises, etc.) et d’autres plus autonomes. La Rose-Croix, quant à elle, opère sous l’égide de l’AMORC, un mouvement mondial. Leur fonctionnement est caractérisé par la discrétion. Les membres sont souvent tenus au secret sur leur appartenance et sur les rituels internes. Les réunions (tenues pour les francs-maçons, convocations pour les rosicruciens) se déroulent dans des lieux spécifiques, appelés loges ou temples.
L’initiation : L’entrée dans ces ordres se fait par un processus initiatique, symbolique, visant au développement personnel et spirituel de l’individu.
La philosophie et la philanthropie : Ces organisations affirment œuvrer pour le progrès de l’humanité, la tolérance, la fraternité et la recherche de la vérité. Elles s’engagent souvent dans des actions caritatives ou de soutien à des œuvres sociales, bien que cela soit rarement mis en avant publiquement.
L’absence d’affiliation politique ou religieuse officielle : Elles déclarent ne pas être des partis politiques ni des religions, et interdisent en principe les discussions politiques ou religieuses partisanes en leur sein.
Perception de l’influence dans la société camerounaise
Au Cameroun, comme ailleurs, la discrétion de ces organisations alimente de nombreuses spéculations. Elles sont souvent associées, dans l’imaginaire populaire, à des réseaux d’influence puissants, notamment dans les sphères politique et économique.
Rôle perçu dans les hautes sphères : Il est fréquent d’entendre des rumeurs ou des analyses attribuant à des membres de ces loges une influence sur les nominations à de hauts postes, ou sur certaines décisions politiques. Cette perception est renforcée par le fait que de nombreuses personnalités publiques, politiques ou économiques, sont parfois soupçonnées (à tort ou à raison) d’en faire partie.
Influence pendant les élections présidentielles : L’idée que ces réseaux puissent jouer un rôle dans les élections présidentielles est une théorie persistante. Elle suggère que des membres influents pourraient utiliser leurs connexions pour soutenir certains candidats ou orienter des décisions. Cependant, il n’existe aucune preuve publique et vérifiable de telles interventions directes et organisées dans le processus électoral. Les mécanismes d’influence, s’ils existent, relèveraient davantage de réseaux personnels et de la cooptation que d’une action institutionnelle des loges elles-mêmes.
L’attrait du secret : Le mystère entourant ces organisations contribue à renforcer leur image de puissance occulte, capable d’agir dans l’ombre. Cette fascination est souvent alimentée par un manque d’informations transparentes, laissant le champ libre aux interprétations et aux fantasmes.
En somme, la Franc-maçonnerie et la Rose-Croix sont des réalités au Cameroun, comme des fraternités discrètes prônant le « développement personnel et des valeurs humanistes ». Leur influence dans la société camerounaise, et particulièrement dans le domaine politique, est un sujet de perception et de spéculation, souvent amplifié par leur caractère non public. En l’absence de preuves concrètes et vérifiables, toute affirmation sur un rôle direct et organisé dans les élections ou sur l’affichage d’insignes dans les postes officiels reste du domaine de la rumeur ou de la théorie non étayée.
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