Lire l’intégralité de la lettre adressée aux autorités camerounaises et aux dirigeants du football mondial.
LETTRE OUVERTE ADRESSÉE AU GOUVERNEMENT DU CAMEROUN, AU PRESIDENT DE LA FIFA, AU PRÉSIDENT DE LA CAF, À TOUS LES ACTEURS DU FOOTBALL
OBJET : GÉNOCIDE DES CANDIDATS POTENTIELS
À L’ÉLECTION À LA PRÉSIDENCE DE LA FECAFOOT
Messieurs,
Depuis plusieurs jours, certains acteurs bien ciblés du football camerounais reçoivent des correspondances curieuses de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) signées soit par le secrétaire général de l’instance Mandong Noé Isaac, soit de la vice-présidente de la Chambre d’instruction de la Commission d’éthique de la FECAFOOT, Nnanga Christelle. Dans un cas comme dans l’autre, les correspondances de la FECAFOOT portent sur les destinataires des accusations dont l’objectif à peine caché est d’aboutir à des sanctions d’exclusion temporaire ou définitive de toute activité liée au football.
Les motifs des convocations sont pour le moins incongrus et surprenants venant d’une Commission d’Ethique composée pour une partie de magistrats. En effet, certains acteurs sont accusés de participation à des « réunions clandestines », comme s’il revenait à la FECAFOOT de juger de la clandestinité d’une réunion, ou encore de « déloyauté » ou de « association avec des entités non reconnues par la FECAFOOT ».
A ce jour, les personnalités du football dont les noms suivent sont sous le coup d’une procédure devant la Chambre d’instruction de la Chambre d’éthique de la FECAFOOT ou font l’objet d’une enquête administrative ouverte par le secrétariat général de la FECAFOOT :
- Seidou Mbombo Njoya, ancien président de la FECAFOOT, délégué à l’Assemblée Générale
- Aboubakar Alim Konaté, ancien premier vice-président de la FECAFOOT, délégué à l’Assemblée Générale
- Guibai Gatama, membre du Comité Exécutif de la FECAFOOT
- Kouedem François, président de la Ligue Régionale de l’Ouest, délégué à l’Assemblée générale
- Justin Tagouh, président d’honneur démissionnaire de Bamboutos de Mbouda
- Issa Bassoro, délégué à l’Assemblée Générale de la FECAFOOT
- Mohammadou Djoulde, délégué à l’Assemblée Générale de la FECAFOOT
Toutes ces personnalités ont un point commun : elles sont susceptibles, isolément ou ensemble, de porter un projet d’alternance pour les élections à la présidence de la FECAFOOT prévues en décembre 2025. Certaines de ces personnalités ont aussi le malheur d’avoir contesté devant des juridictions nationales ou internationales les multiples violations des statuts et des règles éthiques de la FECAFOOT perpétrées par l’Exécutif actuel.
Une cinquantaine d’acteurs du football camerounais ont déjà fait les frais d’une répression aveugle menée par le président de la FECAFOOT Eto’o Fils Samuel qui vise à éteindre toute velléité de contestation ou d’ambition au sein de la FECAFOOT. Cette terrifiante politique d’exclusion n’épargne ni les membres du Comité exécutif, ni ceux de l’Assemblée générale, ni les présidents de ligues décentralisées, ni les présidents de club, ni les associations des corps de métier affiliées à la FECAFOOT.
Il se déroule ainsi devant nos yeux un véritable génocide électoral, une purge programmée de toute opposition réelle ou potentielle dans la perspective des élections de décembre 2025. On s’achemine vers un processus électoral mis en coupes réglées par la FECAFOOT, sans garantie de transparence ou d’équité, sans assurance de respect des règles démocratiques et avec de sérieuses incertitudes sur la participation d’autres candidats.
Après près de quatre années de gestion catastrophique du football camerounais de l’exécutif actuel, marqué par une dégringolade sans précédent de tous ses compartiments (finances, clubs, arbitrage, compétitions, sélections nationales, football amateurs, football professionnel, etc.), la FECAFOOT a le droit de s’offrir une possibilité d’alternance pour un management nouveau grâce à des élections inclusives, transparentes et libres. Personne n’a le droit de prendre en otage cette occurrence consacrée par les statuts de la FECAFOOT, de la FIFA, de la CAF et de la loi camerounaise sur les activités physiques et sportives.
Membre du Comité exécutif élu le 11 décembre 2021, j’ai cru en un renouveau du football camerounais jusqu’à la désillusion la plus totale ayant conduit à ma démission. Resté simplement président de Djiko FC, club de football professionnel, j’ai moi-même assisté à la descente aux enfers de notre football, au point de désengager mon équipe de toute compétition organisée par la FECAFOOT jusqu’au départ de l’exécutif actuel.
Je forme le vœu d’un autre avenir pour le football camerounais.
Fait à Douala, le 30 mai 2025
Capitaine Joseph Feutcheu,
Membre démissionnaire du Comité exécutif de la FECAFOOT
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