Âgée de 53 ans dont 30 dans le maïs et safou braisés, Emilienne Bobda, originaire de Bandjoun à l’Ouest Cameroun, trouve son compte dans ce petit commerce.
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Douala : en 30 ans, elle s’offre un terrain avec les revenus du maïs braisé

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Âgée de 53 ans dont 30 dans le maïs et safou braisés, Emilienne Bobda, originaire de Bandjoun à l’Ouest Cameroun, trouve son compte dans ce petit commerce.

Maïs et safou (aussi appelé prune au Cameroun, ou encore atanga au Gabon), un duo qui met tous les Camerounais d’accord. Lieu-dit « Deux antennes » au quartier Ndogpassi, dans le troisième arrondissement de la capitale économique camerounaise, ce lundi 14 juillet 2025. Émilienne Bobda, 53 ans, est l’une des plus anciennes du quartier dans le commerce du maïs et du safou braisé. Elle cumule 30 ans d’expérience dans le domaine. Son secret : « C’est que je n’ai pas de saison, contrairement à ceux qui vendent en fonction des périodes. Ma profession c’est  »braiseuse de maïs ». Je n’ai jamais eu autre chose à faire. Même le goudron que vous voyez là est né, j’étais assise ici ».

Mère de quatre enfants, Émilienne Bobda ne se plaint pas de son activité malgré le fait qu’elle soit quotidiennement exposée au feu. Ses journées sont réglées comme une aiguille. « Je pars au marché à 6h. J’achète le charbon, le maïs et les prunes (safou) puis, je viens installer. Je rentre chez moi pour faire la cuisine, je reviens ici vers 10h pour vendre. Je quitte parfois à minuit. Grâce à Dieu, je ne suis jamais tombée malade. »

L’un de ses fidèles clients rencontré sur les lieux témoigne : « Son maïs est très bon et toujours de meilleure qualité. C’est ma place ici. Parfois j’y reste jusqu’à 23h, c’est ma mère. »

Avec les revenus générés par ce petit commerce, Émilienne Bobda parvient à joindre les deux bouts. Grâce à la vente du maïs braisé, elle a financé la scolarité de ses enfants jusqu’à l’université. Membre de plusieurs tontines, elle a épargné jusqu’à s’offrir un terrain à Douala.

Agée de 53 ans dont 30 dans le maïs et safou braisés, Emilienne Bobda, originaire de Bandjoun à l’Ouest Cameroun, trouve son compte dans ce petit commerce.

Émilienne Bobda

Maïs, safou et plantain braisés  

À Douala, il est impossible de parcourir plus d’un kilomètre sans apercevoir un point de vente de maïs braisé accompagné des safous. « J’aime parce que ça nous replonge dans notre passé lointain, dans notre enfance et c’est naturel », savoure Anastasie. Pour Kevin, « le maïs est nourrissant puisqu’il contient des minéraux et des vitamines ». Si Anastasie et Kévin préfèrent le duo maïs-safou, d’autres habitants de la capitale économique optent pour le plantain-safou braisé. Pour avoir expérimenté les deux choix, Émilienne Bobda tranche : « Le plantain est cher et n’est pas comme le maïs. Tu achètes même un régime de plantain pour vendre, ça ne passe pas ».

Avec 100 FCFA, l’on peut s’offrir un maïs braisé. Même ceux qui n’ont pas l’habitude d’en consommer, sont tentés de goûter. C’est le cas de Raoul. « C’est parce que je vois ça partout que j’achète. Parfois je mange ou j’achète pour mes enfants. »

Braisé, bouilli ou écrasé, le maïs occupe toujours une place de choix sur nos tables.

Ghislain Ntjam, stagiaire

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