Dans un communiqué publié le lendemain, la direction de l’établissement sanitaire indique : « compte tenu de l’agitation liée à son jeune âge, une sédation a été jugée nécessaire et réalisée conformément aux protocoles de soins. » Au cours de la procédure, « l’enfant a présenté un malaise » ; il a alors été « immédiatement pris en charge en urgence vitale et transféré au service de réanimation médico-chirurgicale ». Malgré des soins intensifs, « son état s’est progressivement détérioré, conduisant malheureusement à son décès à 23 h 10. »
Le directeur général adresse à la famille « ses condoléances les plus attristées et sa profonde compassion » et annonce l’ouverture d’un audit interne « afin de déterminer les circonstances de ce décès ». La direction assure par ailleurs son engagement en faveur de la sécurité des patients et de l’amélioration continue de la qualité des soins.
Une mortalité infantile persistante
Ce décès, rare dans sa survenue lors d’un examen médical, s’inscrit dans un contexte sanitaire marqué par des indicateurs inquiétants. Le Cameroun enregistre un taux de mortalité infantile d’environ 48 décès pour 1 000 naissances vivantes, et près de 80 décès pour 1 000 avant l’âge de cinq ans, selon les dernières données démographiques. En 2023, plus de 7 100 mort-nés ont été recensés dans les structures de santé du pays.
La mortalité maternelle demeure également préoccupante, avec 406 décès pour 100 000 naissances vivantes, un niveau supérieur à la moyenne régionale. Ces chiffres témoignent des défis persistants en obstétrique, en néonatalogie et en pédiatrie.
Un établissement de référence sous tension
L’hôpital général de Douala est considéré comme un centre de référence en Afrique centrale. Son service de réanimation médico-chirurgicale, qui compte dix lits, prend en charge environ 330 patients par an, avec un taux d’occupation moyen de 58 %. Le service des urgences, doté de 18 lits, enregistre près de 7 000 passages annuels.
Ces éléments reflètent à la fois le rôle stratégique de l’établissement et les limites de ses capacités face à la croissance démographique et à l’augmentation des besoins en soins spécialisés.
Entre émotion et interrogation
L’incident du 11 septembre relance les questions sur la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux camerounais. L’audit interne doit établir si la sédation a été pratiquée dans le respect des normes et si les conditions de prise en charge étaient adaptées. Dans un contexte où les indicateurs de santé infantile restent préoccupants, l’affaire met en lumière les enjeux liés à la disponibilité des moyens humains et techniques pour assurer la sécurité des patients.
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