Avant le début de la danse, a lieu une sélection minutieuse des participants. Seuls les membres initiés de certaines sociétés secrètes ou groupes d'âge peuvent participer au Kouh ghan (Kougang). L'initiation est une étape cruciale qui se déroule dans le secret et implique l'apprentissage des chants, des pas, des codes et des significations profondes de la danse.
Les danseurs sont sélectionnés pour leur habileté, leur discipline et leur respect des traditions. Des rituels de purification peuvent avoir lieu pour s'assurer que les danseurs sont en harmonie avec le monde des esprits et des ancêtres. Les aînés et les maîtres de danse transmettent les dernières instructions et bénissent les participants.
La danse débutée, les danseurs apparaissent généralement de manière solennelle. Leur entrée est souvent marquée par des rythmes de tambours et de flûtes spécifiques qui annoncent le début du rituel. Ils forment des groupes ou des lignes, selon la structure de la danse.
La danse est composée de plusieurs phases, chacune ayant une signification précise. Les mouvements sont souvent énergiques, synchronisés et répétitifs. Il y a des mouvements qui imitent des animaux (symbolisant la force, la ruse, etc.), des gestes qui racontent des histoires ou des mythes, et des pas qui invoquent les ancêtres. La danse est un moyen de dialogue avec le monde des esprits. Les mouvements, les chants et les rythmes sont censés attirer la présence des ancêtres, leur demander des bénédictions, des conseils ou leur exprimer du respect.
La danse se termine de manière aussi solennelle que son début. Les danseurs sortent de la scène, souvent en reprenant les mêmes rythmes qu'à leur arrivée. Il peut y avoir une phase de remerciement aux esprits et aux spectateurs. Des discussions peuvent avoir lieu entre les anciens pour évaluer le déroulement de la cérémonie et les messages reçus.
Pendant la danse, les interdits sont nombreux et visent à maintenir la pureté du rituel et le respect des esprits:
Parler sans permission : Les danseurs ne doivent pas parler entre eux ou aux spectateurs sans y être autorisés par le déroulement de la danse ou par les maîtres de cérémonie.
Regarder dans les yeux certains esprits ou objets sacrés : Il peut y avoir des restrictions sur le regard pour ne pas offenser certaines entités ou pour ne pas "voler" l'énergie du rituel.
Toucher certains objets ou personnes : Des contacts physiques peuvent être interdits pour préserver la sacralité des danseurs ou des instruments.
Manquer de respect : Tout comportement irrespectueux envers les ancêtres, les aînés, les instruments ou les autres danseurs est strictement interdit.
Faire des mouvements incorrects : La précision des pas est essentielle. Un mouvement mal exécuté peut être interprété comme un manque de respect ou une incompréhension du message.
Porter des accoutrements incorrects ou incomplets : Le costume est sacré et doit être porté dans son intégralité et avec respect.
Prendre en photo ou vidéo la danse : à l’époque il était strictement interdit aux spectateurs de filmer sans autorisation, à défaut l’image sortait très flou et parfois invisible.
L'accoutrement du Kouh ghan est très riche et symbolique :
Le masque
Il est l'élément le plus important. Il permet au danseur de se dépersonnaliser et de devenir un intermédiaire entre le monde des vivants et celui des ancêtres ou des esprits. Il peut représenter un ancêtre spécifique, une divinité, ou une force naturelle. Ce masque est souvent fait de bois sculpté, parfois recouvert de cauris, de tissus précieux, de cheveux humains ou d'animaux.
Les jambières
Les grelots ou les clochettes attachés aux chevilles ou aux jambes créent un son rythmique qui accompagne la musique et accentue l'énergie de la danse. Ils peuvent aussi servir à éloigner les mauvais esprits.
Le Kouh ghan est une performance artistique, spirituelle et sociale très codifiée. Chaque élément, de la préparation à la sortie, en passant par les mouvements, les sons et les costumes, est chargé de sens et contribue à la célébration des traditions et à la connexion avec le monde invisible.
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