Dans sa sortie du 3 avril, le Parlement européen a adopté une résolution condamnant la persécution des journalistes au Cameroun, citant les cas d’Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad. Elle exige leur libération immédiate et sans condition, et appelle les autorités camerounaises à garantir la liberté de la presse, notamment à l’approche de la présidentielle de 2025.
Le Parlement dénonce également le recours aux tribunaux militaires pour juger des civils et l’usage abusif des accusations de terrorisme contre les journalistes. Cette résolution appuie des années de plaidoyer pour l’État de droit et les libertés fondamentales au Cameroun.
Un jour, le président américain Barack Obama en visite au Sénégal a entrepris d’exiger de son homologue local la dépénalisation de l’homosexualité. Monsieur Macky Sall lui a répondu que c’est chaque peuple qui prend des décisions souveraines. Que quand son peuple sera prêt, il dépénalisera l’homosexualité. Puis il a rappelé au président américain que son pays avait aboli la peine de mort parce qu’il était prêt à abandonner cette pratique barbare. Il a ajouté qu’il comprenait que d’autres peuples ne soient pas encore prêts à le faire, à cause de leurs propres réalités, de leur propre histoire. La seule différence c’est que le Sénégal ne s’en va pas donner des leçons aux Américains.
Nous condamnons fermement cette inacceptable ingérence de l’organisme européen dans les affaires camerounaises. On eût compris qu’elle prenne des voies diplomatiques pour plaider des causes qu’elle jugerait humanitaires. Mais EXIGER du Cameroun un comportement dans une résolution de son parlement, est inacceptable. Elle n’a pas de leçons à nous donner. Il y a assez de cas humanitaires en France et dans d’autres pays européens pour occuper cette Union. Les procès qui émaillent l’actualité démontrent à l’envi leur orientation politique. On peut aussi citer le cas des Mahorais, ces citoyens de seconde zone, dont personne n’aimerait être à la place, et dont le sort n’interpelle visiblement pas les humanitaires de l’UE. Pourquoi !!! Allez savoir.
Nous saisissons l’occasion pour rappeler à l’Union Européenne que certains de nos dirigeants se félicitent d’être leurs meilleurs élèves. On peut donc dire que ces élèves imitent le maître. Nous sommes aussi conscients que cette arrogance de l’UE voudrait trouver sa légitimité dans le fait qu’elle finance l’Union Africaine. Il est vrai que celui qui paie l’addition se sent parfois légitimé à choisir le menu. Mais alors son geste perd de son élégance. Dans tous les cas, l’exigence de souveraineté que nous nous imposerons, nous mettra à l’abri de ce genre de désagrément.
Il est évident que nous souhaitons nous aussi la libération de ceux qui seraient indument incarcérés ; et un procès rapide et juste pour ceux qui seraient coupables d’un délit. Mais nous condamnons fermement toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de notre pays. Nous avons une justice à notre image. Si elle souffre d’une quelconque fragilité, nous en sommes conscients et saurons faire mieux que leurs meilleurs élèves. Nous n’avons pas besoin de la tutelle à tête chercheuse.
Serge Espoir Matomba
Premier Secrétaire du PURS
Candidat déclaré à l’élection présidentielle camerounaise 2025
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