A la UneAfriquePolitique

Côte d’Ivoire : la PEC-CI appelle à un dialogue direct entre Alassane Ouattara et ses frères cadets

0

Une inquiétude face à la situation politique

Lors d’une conférence de presse présidée par Ébrin Yao Rémi, président de la PEC-CI, la plateforme a exprimé ses préoccupations quant à ce qu’elle qualifie de « quatrième mandat anticonstitutionnel » du chef de l’État, à l’issue du scrutin du 25 octobre 2025.
Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes des violences électorales, avant que M. Ébrin ne déplore une situation sociopolitique « alarmante », marquée, selon lui, par des violations des droits de l’homme et un climat de méfiance généralisée.

Des alertes restées sans suite

Regroupant 37 organisations de la société civile, la PEC-CI affirme avoir multiplié les alertes depuis 2022 auprès des autorités ivoiriennes, des chancelleries étrangères et des organisations internationales au sujet des « failles du processus électoral ».
Elle indique avoir déployé plus de 700 observateurs lors des précédents scrutins, dont les rapports auraient mis en évidence plusieurs irrégularités.

La plateforme précise avoir échangé avec des diplomates des États-Unis, de la France, de la Russie et de l’Union européenne, ainsi qu’avec le Cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan. En mai 2025, elle avait proposé, conjointement avec la FIDHOP, un report technique de trois mois de l’élection présidentielle — une suggestion restée sans réponse.
« Les conséquences sont aujourd’hui visibles : des pertes en vies humaines et une fracture sociale aggravée », a déclaré M. Ébrin.

Contestation des résultats du scrutin

La PEC-CI conteste la légitimité du scrutin du 25 octobre, qu’elle estime contraire à la Constitution. Elle accuse le parti au pouvoir, le RHDP, d’avoir « verrouillé le système électoral » et de faire pression sur les institutions.

« Les violences et la répression ne peuvent pas devenir une forme de démocratie », a estimé M. Ébrin, dénonçant une « confiscation du pouvoir par la force ».

Selon la plateforme, le taux de participation enregistré serait l’un des plus faibles de l’histoire du pays, traduisant un désengagement des électeurs. Elle remet également en cause l’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel, dont elle demande la restructuration ou la dissolution.

Appel à la retenue et au dialogue

Tout en rejetant les résultats du scrutin, la PEC-CI a invité les citoyens à la retenue et à la non-violence.

> « Il faut garder espoir et continuer à croire en la justice et en la paix », a déclaré M. Ébrin, saluant l’engagement de plusieurs figures politiques, dont Simone Ehivet Gbagbo, dans la dénonciation des irrégularités électorales.

La plateforme plaide pour un dialogue direct entre le président Alassane Ouattara, l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo (PPA-CI) et le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam.

> « Les enfants d’Houphouët-Boigny doivent toujours privilégier le dialogue et le consensus pour préserver la paix », a souligné M. Ébrin.

Pour une sortie de crise pacifique

Réaffirmant son engagement en faveur de la Constitution, de la démocratie et des libertés fondamentales, la PEC-CI assure vouloir poursuivre son action par des moyens pacifiques.

François Ibo

Côte d’Ivoire : le Conseil constitutionnel entérine la victoire écrasante d’Alassane Ouattara

Previous article

You may also like

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *