Le verdict du concours départemental « Villes propres » dans la Lekié, département de la région du Centre, est désormais connu. La commune de Monatélé s'est illustrée en obtenant un score de 83 sur 104, s'adjugeant ainsi la première place. À l'opposé, Ebebda se retrouve en dernière position, avec un score préoccupant de 51,5, reléguée loin derrière ses homologues. Ce résultat constitue un signal d'alarme pour cette collectivité territoriale, en retard sur les enjeux d'hygiène et de salubrité.
Monatélé en tête, Ebebda à la traîne
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Concours « Villes propres » dans la Lekié : Monatélé en tête, Ebebda à la traîne

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Le verdict du concours départemental « Villes propres » dans la Lekié, département de la région du Centre, est désormais connu. La commune de Monatélé s’est illustrée en obtenant un score de 83 sur 104, s’adjugeant ainsi la première place. À l’opposé, Ebebda se retrouve en dernière position, avec un score préoccupant de 51,5, reléguée loin derrière ses homologues. Ce résultat constitue un signal d’alarme pour cette collectivité territoriale, en retard sur les enjeux d’hygiène et de salubrité.

Un classement révélateur

L’arrêté préfectoral n°AP/J03/A1/SAAJP du 9 juin 2025 officialise les résultats du concours. Monatélé est suivie par Évodoula (76/104) et Batchenga (74/104), tandis qu’Obala, historiquement dynamique, n’atteint que la huitième position avec une note de 62,5. La performance d’Ebebda, bien en deçà du seuil acceptable, témoigne d’une perte de plus de 50 % des points.

Ce classement envoie un message fort au maire d’Ebebda, Manga Bessala. Selon certains habitants, il ne pourra plus se soustraire à l’impératif d’une véritable politique de propreté urbaine. « Il devrait se mettre au travail pour enlever la honte sur nous », a déclaré, non sans ironie, un riverain, reprenant la célèbre formule de l’ancien sélectionneur national Rigobert Song.

Les limites de la décentralisation environnementale

Institué dans le cadre de la loi sur la décentralisation de 2019, le concours « Villes propres » repose sur le transfert des compétences environnementales aux communes. Il évalue la gestion des déchets solides, l’entretien des espaces publics, l’implication citoyenne et la gouvernance locale. Cependant, toutes les municipalités ne semblent pas disposer des mêmes moyens d’action.

Dans le cas d’Ebebda, des lacunes structurelles persistent : absence de service technique opérationnel, faiblesse des campagnes de sensibilisation, infrastructures d’assainissement vétustes, voire inexistantes. La commune devra sans doute solliciter l’appui technique de l’État ou établir des partenariats publics-privés pour inverser la tendance.

Monatélé en route pour l’échelon régional

En tant que lauréate départementale, Monatélé se prépare à représenter la Lekié au concours régional prévu dans les semaines à venir. « Cette reconnaissance est le fruit d’un travail de longue haleine, soutenu par une mobilisation communautaire constante », souligne un élu local.

Ce succès contraste fortement avec la situation d’Ebebda, qui pourrait être placée sous surveillance technique dans les mois à venir.

Le précédent d’Ebolowa II

Le contraste est d’autant plus frappant si l’on se remémore les résultats de l’édition nationale de 2024. Lors de la 38ᵉ Journée mondiale de l’habitat, tenue à Ebolowa, la commune d’Ebolowa II avait été couronnée la plus propre du Cameroun, recevant une enveloppe de 100 millions de francs CFA. Elle était suivie par Nkambe (60 millions), Mayo-Darlé (50 millions), Douala 3ᵉ (40 millions) et Mbalmayo (30 millions). Dix communes finalistes ont été récompensées.

Le ministère de l’Habitat et du Développement urbain prévoit pour l’édition 2025, attendue à Bamenda en octobre, un budget d’investissement de 7,5 milliards de FCFA, dont une part sera allouée à l’appui technique des communes en difficulté.

Une situation qui interpelle

Le classement d’Ebebda ne fait pas l’objet de sanctions formelles. Toutefois, il équivaut à un avertissement. Au-delà de sa dimension symbolique, le concours devient un baromètre de la gouvernance locale et de l’efficacité des politiques publiques environnementales. La pression pèse désormais sur les épaules des élus d’Ebebda, qui devront apporter des réponses concrètes aux défis de la salubrité urbaine.

Simon Keng

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