En prélude à la Conférence conjointe des chefs d’Etat de la Cemac-Ceeac, le 18 juillet 2025, un atelier de partage et d’appropriation du processus de rationalisation des communautés économiques en Afrique centrale s’est ouvert à Douala, le 1er juillet dernier. Le Vice-président de la Commission de la Cemac revient sur les enjeux de cette rencontre dans cette interview exclusive accordée à votre journal.
Charles Assamba Ongodo, Vice-président de la Commission de la Cemac
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Charles Assamba Ongodo : « les négociations pour la fusion Cemac-Ceeac sont en aboutissement »

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En prélude à la Conférence conjointe des chefs d’Etat de la Cemac-Ceeac, le 18 juillet 2025, un atelier de partage et d’appropriation du processus de rationalisation des communautés économiques en Afrique centrale s’est ouvert à Douala, le 1er juillet dernier. Le Vice-président de la Commission de la Cemac revient sur les enjeux de cette rencontre dans cette interview exclusive accordée à votre journal.

Depuis deux jours, la Commission de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) séjourne à Douala dans le cadre d’un atelier de haute facture. Pouvez-vous nous résumer l’objet de cette réunion ?

Merci de me donner l’occasion de vous présenter l’activité que nous avons organisée, celle de la Commission de la Cemac. Il s’agit d’une imprégnation et d’un partage d’informations sur le processus de rationalisation actuellement en cours. Un processus qui vise la fusion-constitution des Communautés économiques régionales (CERs). Il s’avère que la Commission de la Cemac, Communauté économique régionale concernée par cette opération, ce processus, se devait d’en être imprégnée, au niveau des membres de son gouvernement, mais aussi au niveau des fonctionnaires pour que tout le monde soit prêt le moment venu à aborder cette situation et que les uns, surtout les fonctionnaires, soient prêts à s’immerger dans cette nouvelle réalité.

Pouvons-nous avoir l’essentiel des différents sujets en débat ?

Nous travaillons sur deux types de textes. D’un côté, les textes validés par le Conseil des ministres du COPIL, le Comité de pilotage des communautés économiques pour la rationalisation en Afrique centrale, et de l’autre, les textes non validés. Il en y a trois : Un projet de Convention sur la Cour des comptes, un projet de Convention sur la Cour de justice et des Droits de l’homme, et un projet de Convention sur le plan de transition, qui nous conduira, si les chefs d’État en conviennent, à la mise en place effective de la nouvelle Communauté économique. Nous avons dû parcourir les textes validés pour savoir de quoi il est question. C’est le but des différents exposés : imprégner les uns et les autres, informer de ce qui a été validé et aussi, informer et aviser sur les textes qui ne sont pas encore validés. Voilà le travail. Mais avant toute chose, il fallait décrire l’ensemble du processus de rationalisation. Les gens ne savaient pas précisément de quoi il s’agissait.

Monsieur le Président, parlant du processus de rationalisation entre la Cemac et la Ceeac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), où en sont les négociations ?

Les négociations sont en aboutissement. Car la convocation de la conférence conjointe des chefs d’État, de la Cemac et de la Ceeac, le 18 juillet, signifie que tout est fin prêt. Il y a eu depuis 2009, date du mandat donné au président dédié, le président Paul Biya, des travaux, notamment la création du Comité de pilotage et la mise en place d’un cadre de concertation Cemac-Ceeac-Cepgl pour travailler. Les experts ont été commis pour préparer tous les textes, les représentants des Etats et les représentants de la Cemac, de la Ceeac et même de la Cepgl (Comité permanent des professionnels  de la gestion  des partenariats et des logisticiens), qui, pour cela, ont dû partir à un moment donné. Je relève aussi qu’en à un moment donné, il y a trois ou quatre ans, la Ceeac, après avoir participé jusqu’ici aux travaux et après s’être appropriée de toute la mémoire du processus, a dû partir, croyant à une forme d’absorption, or ce qui a été retenu, c’est la fusion-constitution.

S’agissant précisément de cette fusion-constitution, quel est le squelette de la prochaine Communauté économique régionale ?

C’est un squelette qui n’est pas totalement différent de ceux qui existaient déjà parce que le travail de ce Copil a été de prendre au niveau de la Cemac, de prendre également au niveau de la Ceeac, et voir comment créer les structures qui n’existaient pas. C’est le cas de la Haute Autorité monétaire et bancaire, de la Haute Autorité des services financiers, agréger à côté de la Cour un volet Droits de l’Homme, la Cour de justice et des Droits de l’Homme, créer le médiateur au niveau de certaines structures, mettre en place un comité des ambassadeurs. Au niveau de la Commission, doté, par exemple, le Vice-président d’attributions en dehors ou alors en plus de la suppléance du secondement, lui conférer des fonctions (c’est un projet), des attributions dans le domaine des politiques de paix et de sécurité ; mettre en place un médiateur, créer un conseil économique, social et environnemental. Ce sont autant de choses qui sont proposées. Et si les chefs d’État l’agréent, ça constituera des innovations au sein de la nouvelle Communauté, dont la dénomination n’a pas encore été arrêtée, parce qu’il y a deux propositions et il reviendra aux chefs d’Etat de choisir celle qu’ils auront jugé utile.

Propos recueillis par Didier Ndengue

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