Bamenda : un départ symbolique
Osih est arrivé à Bamenda en dépit des alertes sécuritaires. Avant d’entrer en ville, il s’est arrêté à Baba II, village natal de Ni John Fru Ndi, fondateur du SDF, pour rendre hommage.
À Liberty Square, il a déposé une gerbe au monument des martyrs de la lutte démocratique de 1990, geste présenté comme un appel à la résilience. Il a ensuite parcouru à pied l’Avenue Commerciale, salué par des groupes de danse et une foule dense, défiant des interdictions séparatistes.
Kumba et Konye : bénédictions et rencontres émouvantes
Le deuxième jour, le candidat a assisté à un culte à la Presbyterian Church Kumba Mbeng avant de gagner Konye, considéré comme un bastion séparatiste, où des chefs traditionnels lui ont accordé leur bénédiction.
« Je ne suis pas venu ici pour faire campagne, mais pour chercher vos bénédictions et rappeler les souffrances du peuple que je m’engage à mettre fin », a déclaré Osih devant les fidèles.
Dans un moment particulièrement marquant, un homme handicapé a été transporté sur le dos par des proches pour saluer le candidat, une scène qualifiée par certains témoins de « symbole biblique d’espoir ». La rencontre a souligné la dimension humaine et émotionnelle du déplacement.
Moungo : proximité et actes visibles
De Souza à Nkongsamba, malgré la pluie, Osih a été accueilli par d’importantes foules, parmi lesquelles figuraient des déplacés internes venus des zones anglophones. Il a bu l’eau des forages financés par le SDF dans la division du Moungo pour illustrer la portée tangible de son action.
« Pas de promesses, des actes », a insisté le candidat pour aligner discours et réalisations concrètes. À Nkongsamba, en dépit d’une interdiction municipale, il a improvisé un discours devant la population, transformant l’obstacle administratif en geste politique. Un incident de convoi survenu à Bafang n’a pas fait de victimes, selon les comptes rendus locaux.
Résilience du parti
Ni les démissions de quelques membres, ni les menaces des milices armées, ni les blocages administratifs, ni l’état désastreux des routes ne semblent freiner le SDF. Le parti affirme continuer sa course vers la victoire le 12 octobre, date de l’élection présidentielle, que ses dirigeants présentent comme l’occasion de confirmer la présence, le dynamisme et la détermination du SDF depuis le départ de son fondateur Ni John Fru Ndi.
Une campagne moderne et connectée
Le SDF complète ces déplacements par une stratégie de communication numérique : édition spéciale du journal The Vanguard, renforcement de la présence sur les réseaux sociaux et dépêches quotidiennes destinées aux médias. Le slogan choisi, « Espoir, Courage et Changement », structure le discours et sert de fil conducteur aux meetings.
La campagne vise à reconquérir les bastions historiques du parti et à proposer des réponses aux fractures du pays. Sur le terrain, la démarche d’Osih met en lumière les défis d’une stratégie politique conduite dans un contexte d’insécurité prolongée.
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