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Cameroun: le Parti de l’Alliance Libérale dénonce l’appel au « sacrifice » de Maurice Kamto

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Dans un communiqué ferme, le Parti de l’Alliance Libérale (PAL) a condamné les propos tenus par Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), lors d’un meeting à Paris le 31 mai. Ces déclarations ont été interprétées comme une incitation à la violence à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.

Kamto aurait en effet appelé ses partisans à être prêts à « payer un prix en vies humaines » pour imposer sa victoire, évoquant les 50 morts lors des récentes tensions politiques au Sénégal. Le PAL, tout en reconnaissant les épreuves communes des partis d’opposition au Cameroun, dénonce une « invitation subliminale à la violence », avertissant que de tels discours risquent d’entacher l’image de l’ensemble de la contestation politique. Cette dénonciation s’ajoute à celle du Groupe de Douala ainsi qu’à celles de nombreuses autres entités politiques et acteurs de la société civile.

Le PAL accuse Kamto de promouvoir une stratégie « de type fasciste », associant discours violent et envoûtement populiste pour se poser en sauveur du Cameroun. Le parti condamne également le « brutalisme politique » de groupes comme la Brigade Anti-Sardinard (BAS) et le Comité pour le Débat National et l’Émergence (CODE), soupçonnés d’être proches du MRC et impliqués dans des attaques contre des personnalités pro-gouvernementales et des locaux diplomatiques.

Alors que le MRC adopte une posture confrontationale, le PAL se présente comme un rassembleur, prônant une opposition unie autour d’un candidat consensuel et d’un programme social minimum. Ce dernier inclut des mesures telles que l’accès à l’eau, à l’électricité, aux routes, la couverture santé universelle, l’éducation primaire, l’emploi et la sécurité.

Le communiqué critique également la promesse de Kamto de « protéger » le président sortant Paul Biya, y voyant une dévalorisation de la fonction présidentielle. Le PAL met en garde contre une « dérive fasciste » et appelle à une vigilance républicaine face à ce qu’il perçoit comme une tentative de prise de pouvoir dangereuse.

À quelques mois du scrutin, l’opposition camerounaise demeure profondément divisée. La mise en garde du PAL souligne le clivage entre les tenants d’une ligne radicale et ceux qui prônent des réformes institutionnelles. Si le pouvoir n’a pas encore réagi aux déclarations de Kamto, l’escalade verbale suscite des craintes de troubles dans un pays déjà en proie à la crise séparatiste dans les régions anglophones. La réaction du MRC est vivement attendue après cette avalanche de dénonciations.

Alors que la tension monte, le PAL tente de poser l’élection de 2025 comme un choix entre le chaos et le consensus, un récit qui pourrait redessiner les rapports de force au sein de l’opposition dans les mois à venir.

Simon Keng

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