Ce vendredi 20 juin 2025, l’hôtel Hilton de Yaoundé a été le théâtre du lancement officiel de Bankcompar, une application numérique conçue par le Comité national économique et financier (CNEF). Présidée par le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Yaouba Abdoulaye, en présence du ministre des Mines et des Industries Technologiques par intérim, Fuh Calistus Gentry, du ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libon Li Likeng, du Secrétaire général du CNEF, Pierre Emmanuel Nkoa, la cérémonie a rassemblé de nombreux acteurs du secteur financier.
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Finance : avec Bankcompar, le Cameroun applique la transparence dans les services bancaires

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Ce vendredi 20 juin 2025, l’hôtel Hilton de Yaoundé a été le théâtre du lancement officiel de Bankcompar, une application numérique conçue par le Comité national économique et financier (CNEF). Présidée par le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Yaouba Abdoulaye, en présence du ministre des Mines et des Industries Technologiques par intérim, Fuh Calistus Gentry, du ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libon Li Likeng, du Secrétaire général du CNEF, Pierre Emmanuel Nkoa, la cérémonie a rassemblé de nombreux acteurs du secteur financier.

Cette initiative, saluée comme une avancée majeure en matière d’inclusion financière, vise à corriger une réalité préoccupante : près de 65 % des Camerounais déclarent ne pas comprendre les frais appliqués par leur banque, selon une étude du CNEF de 2023. Dans un pays où seuls 35 % des adultes possèdent un compte bancaire (Banque mondiale, Global Findex 2021), la transparence des services financiers demeure un défi urgent.

Un outil grand public, disponible dès aujourd’hui

Bankcompar, désormais accessible sur le Play Store, propose une interface conviviale et intuitive, avec un lien direct vers son site web dès la page d’accueil. L’application permet aux utilisateurs de comparer les frais de tenue de compte, les frais d’émission de carte bancaire, les commissions sur virements, les taux d’intérêt sur crédits et d’autres services offerts par les banques opérant sur le territoire national.

Elle intègre également un simulateur des Taux Effectifs Globaux (TEG), permettant d’estimer le coût réel d’un crédit en incluant tous les frais annexes. Cet outil s’avère particulièrement utile, sachant que plus de 70 % des crédits personnels octroyés en 2022 par les banques camerounaises ont été contractés sans que l’emprunteur ait connaissance du TEG applicable (source : CNEF).

Le crédit scolaire, une source de frustration récurrente

Chaque rentrée scolaire, des milliers de familles camerounaises se tournent vers les banques ou les établissements de microfinance pour obtenir un crédit scolaire, censé alléger la charge des dépenses liées aux fournitures, frais de scolarité ou uniformes. Cependant, la diversité des conditions, l’absence de transparence sur les taux, les pratiques de surfacturation et le refus inexpliqué de dossiers engendrent frustration, humiliation et parfois même surendettement pour les ménages les plus modestes. « J’ai été obligé de solliciter trois institutions différentes avant de comprendre pourquoi ma demande était rejetée », confie une mère de trois enfants à Yaoundé. « À chaque fois, on me demandait des pièces différentes, et personne ne me donnait les vrais taux. »

Avec Bankcompar, ces opacités pourraient être levées. L’usager peut simuler un crédit scolaire en visualisant immédiatement le coût total de l’emprunt, comparer les offres selon le taux, la durée ou les garanties exigées, et choisir en connaissance de cause. Pour les familles à faibles revenus, c’est également un moyen de reprendre le pouvoir face à un système souvent jugé arbitraire.

Ce vendredi 20 juin 2025, l’hôtel Hilton de Yaoundé a été le théâtre du lancement officiel de Bankcompar, une application numérique conçue par le Comité national économique et financier (CNEF). Présidée par le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Yaouba Abdoulaye, en présence du ministre des Mines et des Industries Technologiques par intérim, Fuh Calistus Gentry, du ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libon Li Likeng, du Secrétaire général du CNEF, Pierre Emmanuel Nkoa, la cérémonie a rassemblé de nombreux acteurs du secteur financier.Moyo, visage de l’éducation financière

L’innovation de cet outil réside aussi dans son approche pédagogique. Pour accompagner les utilisateurs, l’application met en scène Moyo, un personnage fictif chargé de vulgariser les concepts bancaires. Son rôle est de guider l’usager, d’expliquer les agios, les frais de découvert, les taux fixes ou variables, ainsi que les droits fondamentaux du consommateur bancaire.

Ce volet éducatif répond à un constat alarmant : selon une enquête menée par l’Institut National de la Statistique en 2022, près de 78 % des Camerounais n’ont jamais entendu parler du TEG, et moins de 10 % peuvent expliquer ce qu’est un agio.

Une réponse structurelle, un projet évolutif

Le CNEF ne compte pas s’arrêter là. Dans les mois à venir, l’application s’élargira aux établissements de microfinance, puis au secteur des assurances, où les pratiques tarifaires sont également critiquées pour leur manque de clarté. Une démarche d’autant plus nécessaire que les institutions de microfinance accueillent plus de 3 millions de clients au Cameroun, tandis que seulement 5 % de la population adulte détient une assurance formelle.

Simon Keng

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