En objet de leur correspondance, on peut clairement lire : « Sollicitation de votre Haut Accord pour le règlement des arriérés de salaires et des indemnités de fin de carrière au personnel du CNIC S.A. » La suite de la correspondance présente encore plus en détail la situation. Il est indiqué d’un côté que les employés actifs accusent des arriérés de dix-huit (18) mois de salaire soit 2 714 441 761 de Fcfa (deux milliards sept cent quatorze millions quatre cent quarante-un mille sept cent soixante-un). De l’autre côté, les employés retraités depuis l’exercice 2022 n’ont toujours pas perçu leurs indemnités de fin de carrière d’un montant cumulé de 962 955 272 de Fcfa (neuf cent soixante-deux millions neuf cent cinquante-cinq mille deux cent soixante-douze) et ne perçoivent pas non plus leur pension de retraite.
La situation est décrite comme étant « intenable » au point de contraindre ces nombreux chefs de famille « à la mendicité quotidienne pour survivre, fragilise non seulement la stabilité sociale au sein de l’entreprise mais aussi l’image de ce fleuron stratégique de l’économie nationale, chargé d’appuyer le développement de notre secteur maritime et industriel ».
Au sein du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (Cnic), à la lecture des correspondances signées de Roland Maxime Akaʼa Ndi’i, le Directeur général datant l’une du 15 janvier 2025, N/REF: 022/025/DAR/DFC/CJUGE/DG/CNIC, à l’attention du ministre d’Etat, Secrétaire Général de la présidence de la République et ayant en objet : « Situation des retraités du Chantier Naval et Industriel du Cameroun S.A. », et l’autre datant du 27 août 2025, Ref 552/25/CJUGE/DARFI/DG/CNIC, à l’attention du Ministre des finances (Minfi), ayant en objet ; « Sollicitation d’un appui exceptionnel pour le paiement des arriérés de salaires du personnel actif et primes de fin de carrière des employés retraités du CNIC », il est donné de constater que des démarches ont été entreprises pour résorber ce problème. La question éternelle qui reste toujours posée est celle de savoir à quel niveau l’engrenage est grippé quand on sait que cette situation qui ne date pas uniquement de cette autre revendication du personnel, n’est pas la première ? Le Cnic ne « produit-il plus assez de fruits » pour s’autofinancer comme c’était le cas il y a près de deux décennies au point d’être en permanence sous perfusion ? Qu’est-ce qui ne va pas réellement dans cette société qui fut un fleuron dans son domaine dans toute la côte ouest-africaine ? Des questionnements de ce genre peuvent se multiplier indéfiniment. Mais un fait est présent : implacable : la misère du personnel du Cnic est profonde, la détresse n’est pas imaginaire. Il y a lieu de faire quelque chose en urgence à défaut d’envisager la fermeture pure et simple d’une structure qui ne serait plus rentable s’il n’est plus possible qu’un coup de génie soit donné pour sa remise à flot.
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