C’est le cas de le dire non seulement au regard de la durée de cette bataille judiciaire, mais aussi et surtout des nombreux rebondissements qu’elle n’a cessé de connaître.
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Affaire Queen Fish Company : un procès kafkaïen à la camerounaise

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C’est le cas de le dire non seulement au regard de la durée de cette bataille judiciaire, mais aussi et surtout des nombreux rebondissements qu’elle n’a cessé de connaître.

La bataille juridique qui a pendant longtemps opposé et continuera d’opposer Célestin (Ketchanga) à Célestine (Ketcha) a-t-elle connu son épilogue ? Si au niveau de la Cour Suprême,  Célestin a été désavoué en date du 20 mars 2025, autrement dit, s’il y a lieu de penser que le feuilleton qui a commencé en 2008, a définitivement pris fin avec cette mention indiquant que « Célestin Ketchanga, qui se passait pour le fondateur de Queen Fish n’a investi ni sou ni énergie. Au contraire, il en a allègrement profité », il reste que Célestin sera toujours l’antithèse de Célestine. Tant il est vrai que selon les arguments avancés soit par le camp Célestin Ketchanga, soit par celui de Célestine Ketcha Courtès, semblent plausibles selon qu’on soit dans un camp comme dans l’autre.

Si, semble-t-il, la vérité a triomphé, s’agirait-il alors d’une vérité ou de la vérité ? C’est chacun qui se laisserait aller à ce petit jeu de mots. A la considération de ce qu’en 2008, c’est Célestin Ketchanga qui initiera de nombreuses citations directes contre sa sœur Ketcha Courtès, pour les infractions de faux en écriture privée et abus de biens sociaux. La suite de l’affaire a fait cas de ce que le tribunal reconnaîtra la Reine Mère non coupable de faux. Ce d’autant plus qu’il n’était fait nulle part cas de ce que la propriété de la société prétendument victime n’était pas établie sur les biens mentionnés dans les citations directes. L’interjection en Appel qui s’en suivra alors ne pouvait qu’être une suite logique. Tout comme à la Cour Suprême du moment où le plaignant n’était pas satisfait. La suite fera état de ce que la Cour Suprême, s’étant rendu compte de l’existence de plusieurs incongruités, annulera le premier jugement, puis renverra l’affaire devant le même Tribunal de Première Instance de Bonanjo, en vue d’une nouvelle instruction de la cause et d’une juste application de la loi.

Finalement en Cassation et entre condamnations et de disculpations de dame Courtès, il vient d’être décidé de l’irrecevabilité de ce pourvoi déposé par le Conseil du Sénateur Célestin Ketchanga, pour insuffisance d’éléments développés par l’un de ces avocats. Alors que documents à l’appui, il semble avoir été démontré que le sénateur serait la victime d’une escroquerie savamment orchestrée par son ancienne collaboratrice et de surcroît sa parente. A l’exemple de l’utilisation d’un compte domicilié à Union Bank of Cameroon qu’il avait créé pour prévenir les moments difficiles, et dont la délégation de signature avait donné, pour couvrir toutes les dépenses relatives à la création de cette société. Allusion peut aussi être faite à ce bulletin de paie au nom de Célestine Ketcha Courtès.

Serait-il nécessaire de revenir sur toutes ces transactions qui vont être effectuées et induire ce changement de statut de Queen Fish Company Sarl en Queen Fish Company SA au moment où les gestionnaires de la société vont se décider de rejoindre les locaux de l’Ex-Sippec, dans la zone portuaire ? Serait-il utile de rappeler que pour la réalisation de son capital, les actions étaient reparties de la manière suivante : Société Gulfstream 25% représentant 5.000.000 Fcfa ; Société Barneville International LTD  25% représentant 5.000.000 Fcfa ; M. Ketchanga Célestin 30% représentant 6.000.000 Fcfa ; Mme Mengue Mvondo 10% représentant 2.000.000 Fcfa ; Mme Ketcha Célestine épse Courtès 10% représentant 2.000.000 Fcfa.

Mme Ketcha Célestine Courtès devenue Directeur Général fera passer Queen Fish Company Sarl à Queen Fish Company SA. La suite, on la connaît. Mais suite à la décision prise en Cassation, on insinue le fait que celle-ci serait étroitement liée à la position qu’occupe Dame Célestine Ketcha Courtès au sein du gouvernement. Comme si le fait d’être Sénateur élu ou nommé n’avait aucune signification au sein de la nomenclature politique camerounaise.

La vérité a-t-elle fini par triompher le 20 mars 2025 ? La question reste toujours posée au regard de ce que de part et d’autre, trafic d’influence, bluff, mensonges, vérités et contre-vérités auront été le plat le plus servit tout au long de ce procès. Il semble que l’on ne soit pas toujours sorti de l’auberge.

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