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Me Adeline Djomgang Lord : « le préfet du Wouri et le maire de la ville de Douala sont dans une histoire de gangstérisme »

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Ce samedi 15 novembre, à 5 heures du matin, j’ai été appelée par mon client, qui, en plein désarroi, lui-même a été appelé pour être informé que l’immeuble qu’il occupe est en train d’être démoli. Démoli par qui ? Par les agents de la Communauté Urbaine de Douala. Descendue sur les lieux à 5 heures et demie, j’ai trouvé qu’ils avaient commencé la démolition depuis, et ce qui a attiré mon attention d’abord, c’est le fait qu’on vienne démolir un samedi, sachant que toutes les autorités, que ce soit administratives, judiciaires, ne travaillent pas ce jour. Et quand j’arrive sur les lieux, les FMO (Forces de maintien de l’ordre) présentes me disent qu’ils détruisent sur instruction du préfet du département du Wouri et sur instruction du maire de la ville. On me brandit cette mise en demeure du préfet du préfet du Wouri, la mise en demeure N° 162/2025/L/C19/SAEF, du 11 juillet 2025, qui a fait l’objet d’une procédure. Parce que nous avons saisi le tribunal administratif, on a voulu faire un recours gracieux auprès du préfet lui-même, en fin de rétractation de sa mise en demeure, parce que cette mise en demeure était adressée, ils ont dit bien « occupants illégaux », et ils enjoignent 15 jours à mon client de quitter les lieux. Nous avons saisi le tribunal administratif par une requête aux fins de sursis à exécution, et le 6 novembre, le tribunal administratif a rendu la décision. Et je vais vous lire la teneur de cette décision : « Par ces motifs, ordonnant, article 1er le recours introduit par le nommé Huang Xing est recevable. Il est par conséquent ordonner le sursis à exécution de la correspondance N° 162/2025/L/C19/ SAEF du 11 juillet 2025, du préfet du département du Wouri jusqu’à ce qu’il soit statué sur sa légalité. Article 3, l’intervention volontaire de M. Mayeke est recevable, elle n’est cependant pas fondée et est par conséquent rejetée. » Ça veut dire que la mise en demeure du monsieur le préfet, avec l’ordonnance du sursis, ne produit plus aucun effet. Et la décision est claire, jusqu’à ce qu’il soit statué sur sa légalité. Ça veut dire que ça ne produit plus aucun effet.

Nous sommes notifiés le 6 novembre. Le 12 novembre, contre toute attente, c’est la mairie de la ville qui vient placarder cette décision N°012 accordant le permis de démolir. Lorsque j’étais là-bas, ils m’ont dit qu’ils avaient déjà la mise en demeure du préfet, c’est pour cela qu’ils ont ordonné la décision de démolir. Contre toute attente et sereinement, je saisis la mairie de la ville, le 13 novembre et voici la correspondance contenant notification de l’ordonnance du tribunal administratif. Le 13 nombre à 8 heures, on dépose au cabinet du maire de la ville. Mais ce matin, les agents de la mairie de la ville ont commencé à détruire l’immeuble pendant qu’il y a des occupants. Parce que ce sont des boutiques. Et ces boutiques ont des effets. Puisque rien ne dit à mes clients qu’ils ne sont plus locataires dans cet immeuble. Et il faut le dire, le maire de la ville vient aujourd’hui agir alors qu’il y a cette ordonnance du tribunal administratif qui a été notifiée à la mairie de la ville. En date du 13 novembre, à 8 heures.

Le 19 août, le maire de la ville avait toujours été saisi, par mon truchement, parce que les agents de la mairie de la ville étaient venus barricader et mettre des ficelles interdisant à mes clients de pouvoir accéder à leurs boutiques. En son temps, j’avais saisi le maire de la ville, ça c’était le 19 août 2025, et je lui avais dit qu’il y a des procédures pendantes. Contre toute attente, malgré la décision du tribunal administratif, on est allé aujourd’hui, on a commencé à casser. On casse sans pour autant notifier à mes clients ce permis de démolir. Comment peut-on casser alors qu’il y a encore des gens qui sont occupants des lieux ? Et tout ceci démontre à suffire le gangstérisme administratif de nos autorités administratives. Parce qu’il est impossible que le préfet devienne lui-même un brigand, et que le maire de la ville devienne un brigand. La ville de Douala a besoin d’infrastructures. Le maire de la ville est incapable de donner ces infrastructures à la ville de Douala. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est venir entrer dans une histoire de gangstérisme. Parce que ce qui lie les parties, c’est un bail commercial. D’où vient-il que l’autorité administrative vienne s’y mixer, et se mêler dans une relation professionnelle et commerciale entre deux individus dans la société ?

Il est temps qu’on mette fin à ce genre d’errements. Parce que nous n’allons pas en rester là. Ils croient peut-être que nous allons créer une rébellion. On ne le fera pas, mais que monsieur le préfet sache que des poursuites seront engagées contre lui, contre le maire de la ville, et contre ce qui sieur Mayeke, et s’ils pensent qu’ils vont construire, ils ne construiront pas parce que nous allons opposer un bras de fer et de la plus ferme manière. Le pouvoir judiciaire est au-dessus de l’autorité administrative. Et tout le monde doit se plier aux lois et aux décisions de la République. On ne peut pas les enfreindre.

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