Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF), a intensifié sa tournée électorale dans le Grand Nord du Cameroun, au terme d’une journée marquée par de larges rassemblements et par une accusation publique de plagiat visant le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
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Présidentielle au Cameroun : en opération de charme dans le Grand Nord, Osih accuse le RDPC de plagiat

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Sous la direction du directeur de campagne, le Dr Louis-Marie Kakdeu, l’équipe de coordination nationale du SDF a procédé, le 2 octobre, à un point d’étape destiné à structurer les actions à venir. Parti de Yaoundé dans la soirée, Joshua Osih est arrivé à l’aéroport de Maroua-Salak puis a tenu une réunion stratégique avec les responsables locaux avant d’entamer, le lendemain, un déplacement qui l’a conduit à Yagoua, Touloum, Kaélé et Mokolo.

À chaque étape, les meetings ont attiré de larges foules, selon les organisateurs, qui y voient la confirmation d’un ancrage populaire croissant autour du slogan « Sauver le Cameroun ». Henry Kejang, secrétaire national à la communication du SDF, a salué une « mobilisation inédite dans le Grand Nord » et réaffirmé le mot d’ordre du parti, « Power to the People / Pouvoir au peuple ».

Polémique autour d’une vidéo de campagne

La journée a aussi été marquée par la publication d’un communiqué dénonçant, selon le SDF, un « scandale de plagiat ». Le parti d’opposition accuse le RDPC d’avoir reproduit, en y apportant quelques modifications, une vidéo de campagne produite par l’équipe digitale du SDF et fruit de deux à trois années de travail et d’investissements financiers. Le communiqué évoque la reprise d’éléments distinctifs de l’œuvre originale, jusqu’à la chanson utilisée, et qualifie l’appropriation alléguée de « vol intellectuel flagrant ».

Henry Kejang compare l’affaire au « scandale Milli Vanilli des années 1990 », expression destinée à dénoncer, selon lui, l’absence d’honnêteté dans la communication du parti au pouvoir. Le SDF indique envisager des poursuites pour violation de droit d’auteur si le RDPC ne retire pas la séquence incriminée.

Une campagne polarisée et une stratégie d’implantation

Ces accusations interviennent dans un contexte de forte polarisation entre l’opposition et le parti au pouvoir. Joshua Osih, présenté par ses soutiens comme une alternative à Paul Biya, multiplie les déplacements pour démontrer l’ampleur de son implantation nationale. Sa visite dans le Grand Nord, région où les enjeux électoraux s’avèrent sensibles, s’inscrit dans cette logique de conquête de l’électorat régional.

Le candidat a également rendu hommage à André‑Marie Mbida, premier Premier ministre du Cameroun, geste rare parmi les prétendants à la magistrature suprême et qui souligne la volonté d’ancrer sa campagne dans une mémoire politique nationale.

Une détermination affichée

Malgré les obstacles dénoncés et les tensions avec le camp présidentiel, le SDF promet de maintenir le cap. Joshua Osih, galvanisé par l’adhésion affichée lors des rassemblements, affiche une volonté ferme de conduire son parti vers la victoire et de proposer une alternance, quelles que soient les manœuvres qu’il juge contraires au jeu démocratique. La suite de la campagne, notamment la réaction du RDPC aux accusations de plagiat et le cas échéant les suites judiciaires, pourrait contribuer à polariser encore davantage le débat public.

Louis Ébène

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