À travers une déclaration signée de son président du Conseil d’administration, Ebrin Yao, la structure a exprimé ses vives inquiétudes quant au processus électoral en cours et dénoncé ce qu’elle considère comme des violations flagrantes de la Constitution.
Un quatrième mandat jugé anticonstitutionnel
La PEC-CI estime que la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, « consacre un quatrième mandat illégal, illégitime et anticonstitutionnel », en contradiction avec les articles 183 et 55 de la Constitution ivoirienne. Selon la plateforme, cette décision rappelle le précédent de 2020 et met gravement en péril la cohésion nationale.
Par ailleurs, la PEC-CI regrette que la haute juridiction n’ait pas statué sur la question de la présumée double nationalité du chef de l’État, soulevée par le Mouvement Alternance Nouvelle Génération (ANG). Pour Ebrin Yao, le silence du Conseil constitutionnel entretient un « flou préjudiciable » et prive les Ivoiriens d’un éclairage nécessaire sur un dossier sensible.
Le cas Laurent Gbagbo et les parrainages contestés
La plateforme a également relevé des incohérences dans le traitement des dossiers de parrainage. Si cinq candidats ont été validés sans difficulté, elle s’étonne que l’ancien président Laurent Gbagbo, à la tête d’un parti solidement implanté sur tout le territoire, n’ait pas pu satisfaire aux exigences de parrainage.
La PEC-CI dénonce surtout le non-respect, par le Conseil constitutionnel, de l’article 54 du code électoral qui accorde aux candidats un délai de 48 heures pour remplacer les parrainages annulés pour cause de doublons.
La controverse autour de la liste électorale
Autre point de contestation : le rejet de certaines candidatures au motif que les noms ne figurent pas sur la liste électorale. La PEC-CI juge cette décision paradoxale, rappelant que la Commission électorale indépendante (CEI) avait refusé la révision de la liste avant le scrutin de 2025, contrairement aux pratiques observées en 2010, 2015 et 2020. Pour la plateforme, ce refus « visait à créer des failles pour écarter des candidats majeurs de l’opposition ».
Appel à un report technique et au dialogue inclusif
Au regard de ces manquements, la PEC-CI estime que les conditions ne sont pas réunies pour une élection crédible, transparente et inclusive. Elle recommande un report technique de trois mois afin de garantir un processus apaisé et d’éviter une nouvelle crise électorale comparable à celles de 2010 et 2020.
La plateforme appelle par ailleurs à l’ouverture urgente d’un dialogue politique inclusif entre le pouvoir, l’opposition et la société civile, pour convenir ensemble des conditions d’un scrutin démocratique et incontesté.
Une mise en garde solennelle
En conclusion, Ebrin Yao a réaffirmé l’engagement de la PEC-CI à « se tenir aux côtés du peuple souverain » et à ne jamais cautionner une « forfaiture ». Il a enfin invoqué la responsabilité du Conseil constitutionnel et de la CEI à garantir la paix sociale et la stabilité de la Côte d’Ivoire, à quelques semaines d’un scrutin jugé décisif.
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