Affectés depuis octobre 2024 dans divers établissements scolaires à travers le pays, les enseignants issus des Écoles normales supérieures (ENS) et des Écoles normales supérieures de l’enseignement technique (ENSET) dénoncent une situation qu’ils qualifient d’« intenable » : dix mois après leur prise de fonction, ils n’ont toujours pas perçu le moindre salaire.
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Les enseignants des écoles normales supérieures du Cameroun réclament dix mois de salaire

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Affectés depuis octobre 2024 dans divers établissements scolaires à travers le pays, les enseignants issus des Écoles normales supérieures (ENS) et des Écoles normales supérieures de l’enseignement technique (ENSET) dénoncent une situation qu’ils qualifient d’« intenable » : dix mois après leur prise de fonction, ils n’ont toujours pas perçu le moindre salaire.

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, ces enseignants rappellent que le gouvernement s’était engagé à ne laisser aucun enseignant « plus de trois mois sans rémunération ». Une promesse qui, selon eux, est restée lettre morte.

« Un enseignant sans salaire est fragilisé »

« Nous, enseignants issus des ENS et ENSET, promotion 2024, portons à la connaissance de l’opinion nationale et internationale une situation préoccupante », écrivent-ils. Et d’ajouter : « Un enseignant sans salaire est un enseignant fragilisé, démotivé et exposé à des conditions de vie indignes. »

Au-delà de leur propre condition, les intéressés alertent sur l’impact de cette précarité sur la qualité de l’enseignement dispensé et, par ricochet, sur l’avenir des élèves camerounais.

Un appel aux autorités et à la société civile

Les signataires demandent au gouvernement camerounais de régulariser « sans délai » leur situation administrative et de procéder au paiement de leurs salaires. Ils en appellent également au respect de la fonction enseignante, présentée comme un « pilier essentiel du développement de toute nation ».

Enfin, ils sollicitent le soutien de l’opinion publique, de la société civile, des médias et des organisations de défense des droits humains afin de relayer leur « cri d’alarme ».

Dans le sillage de l’initiative OTS

Cette nouvelle protestation s’inscrit dans un contexte plus large de revendications récurrentes dans le corps enseignant. Depuis 2022, l’initiative « On a trop supporté » (OTS), mouvement né des frustrations accumulées face aux retards de salaires, aux avancements bloqués et aux primes impayées, a cristallisé la colère des enseignants du primaire et du secondaire. Si certaines promesses gouvernementales ont été faites en réponse à cette mobilisation, de nombreux acteurs du secteur estiment que les réformes restent inachevées. La situation vécue par la promotion 2024 des ENS/ENSET apparaît ainsi comme un nouvel épisode d’une crise structurelle qui fragilise durablement le système éducatif camerounais.

Louis Ébène

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