Sur 83 dossiers de candidature déposés, seuls 13 ont été jugés recevables.  Ce chiffre, au-delà de son apparence administrative, interroge profondément : près de 70 % des prétendants à la magistrature suprême n’ont pas passé l’étape de la conformité légale.
Liste des candidats retenus par le Conseil électoral d'Elecam
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Présidentielle 2025 : 83 ambitions, 13 retenues… et maintenant ?

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Une chronique de Hilaire Ngoualeu Hamekoue

Le Conseil électoral a tranché en publiant la première liste provisoire en attendant les recours éventuels des recalés devant le Conseil constitutionnel.

Sur 83 dossiers de candidature déposés, seuls 13 ont été jugés recevables.  Ce chiffre, au-delà de son apparence administrative, interroge profondément : près de 70 % des prétendants à la magistrature suprême n’ont pas passé l’étape de la conformité légale.

Alors que faut-il en conclure ? Ignorance des textes ? Légèreté dans la préparation ? Instrumentalisation politique ? Il devient difficile de faire passer cela pour une simple coïncidence.

Car enfin, peut-on sérieusement aspirer à gouverner un pays quand on n’est pas capable de lire, comprendre et respecter les règles qui encadrent l’accès à la présidence ? Peut-on demander la confiance d’un peuple, quand on n’a même pas pu rassembler un dossier réglementaire ?

Ce taux d’échec jette une lumière crue sur l’amateurisme politique ambiant.

Mis à part cette candidature qui alimente les débats bien avant la convocation du corps électoral et qui a constitué une sorte de tribunal de la rue, constat est fait que certains candidats ont visiblement vu dans cette élection un podium de visibilité, non un acte de responsabilité. Et pendant que les institutions filtrent, la fonction présidentielle se voit désacralisée, galvaudée, livrée aux aventures individuelles et aux calculs personnels.

La refonte du système électoral vivement réclamée par une frange de la population devrait intégrer  une réforme du processus de dépôt des candidatures : filtrage plus rigoureux en amont, conditions renforcées, ou même sanctions symboliques contre les candidatures fantaisistes, pour que ne se présentent que ceux qui respectent les exigences de la République.

Car postuler à la présidence, ce n’est pas tenter sa chance à une loterie. C’est s’engager pour la Nation.

 

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