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Élection présidentielle : Joshua Osih, candidat du SDF, veut « remettre le pouvoir entre les mains du peuple »

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Bamenda, 17 juillet 2025 – C’est depuis Bamenda, bastion historique de l’opposition anglophone, que Joshua Osih a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle camerounaise prévue le 12 octobre prochain. Député et président national du Social Democratic Front (SDF), il se positionne comme un candidat de rupture face à un régime qu’il juge obsolète. Son programme prône la fin du « présidentialisme » et appelle à un « contrat social nouveau, juste, honnête et courageux ».

Dans un discours à la fois lyrique et engagé, Joshua Osih a exprimé sa volonté de « sauver le Cameroun de la souffrance », en plaçant la justice sociale, l’égalité des chances et une décentralisation authentique au cœur de son projet politique. Face à ce qu’il qualifie d’« autocratie », où « une poignée d’individus a capturé l’État », le leader du SDF propose un modèle fédéraliste, qu’il considère comme la seule voie pour redonner du pouvoir aux communes et restaurer la dignité des citoyens.

Un plaidoyer contre l’invisibilité sociale

L’ancien vice-président du SDF, fondé par Ni John Fru Ndi, dont il salue la mémoire, a souligné l’urgence de sa démarche. « Les Camerounais n’ont pas de statut, donc ils n’existent pas », a-t-il martelé, dénonçant une situation où « 15 millions de nos concitoyens n’ont pas d’existence formelle ». Sans acte de naissance ni carte nationale d’identité, ces citoyens se trouvent, selon lui, privés de droits fondamentaux tels que l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au mariage civil.

Dans son programme, le député du Wouri-Centre propose une réforme en profondeur de l’État social, touchant aux domaines de la santé, du logement, de l’emploi et de la sécurité sociale. Il envisage également la mise en place d’une bourse familiale inspirée du modèle brésilien, afin de lutter contre une pauvreté endémique que les autorités auraient, selon lui, laissé prospérer.

Une candidature d’opposition, mais pas de confrontation

À 56 ans, Joshua Osih affirme ne pas s’opposer à des individus, mais à un système. « Je ne porte pas un projet de haine. Je m’oppose au présidentialisme », précise-t-il, en visant indirectement le président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans et récemment déclaré candidat à sa propre succession.

Osih défend une vision politique progressiste, clairement ancrée à gauche, au service des « ouvriers, paysans, débrouillards et entrepreneurs sociaux », tout en se positionnant contre les « ultra-libéraux qui pillent les richesses nationales ». En collaboration avec les syndicats, il s’engage à ne jamais sacrifier le volet social dans la politique industrielle.

L’héritier d’un combat démocratique

Fidèle à l’héritage du SDF, premier grand parti d’opposition à avoir défié le pouvoir en place dès les années 1990, Osih se présente comme l’héritier d’un laboratoire de démocratie forgé « dans les luttes contre l’injustice sociale ». Il revendique une longue présence sur le terrain, ayant parcouru des milliers de kilomètres et rencontré des déplacés internes, des réfugiés, des paysans et des artistes sans statut. Autant de réalités qu’il affirme connaître « non par les rapports, mais par le vécu ».

Avec ce lancement de campagne, Joshua Osih aspire à incarner un renouveau, sans promettre de miracles. Il propose « un cap, un engagement, une méthode, une alternative ». Une ambition qu’il résume dans une formule claire : « Le pouvoir au peuple. Rien de moins. Rien de plus. »

Ainsi, la candidature de Joshua Osih s’inscrit dans une dynamique de changement, visant à redonner la voix aux Camerounais et à restaurer la confiance dans les institutions. Sa vision, articulée autour d’une démocratie participative et d’un État social renforcé, pourrait bien résonner auprès d’un électorat en quête de renouveau.

Simon Keng

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