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Candidature consensuelle : l’opposition camerounaise peaufine sa stratégie

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À moins de trois mois de l’élection présidentielle, plusieurs partis politiques de l’opposition camerounaise ont décidé de franchir une étape significative vers une candidature unique.

Réunis samedi 5 juillet à Yaoundé, les dirigeants du FSNC, du Mouvement Progressiste, du Parti de l’Alliance Libérale, de l’Union Démocratique du Cameroun, de l’Union des Mouvements Socialistes et de l’United Socialist Democratic Party (USDP) ont signé une déclaration conjointe appelant à une candidature consensuelle face au régime en place.

Ce rassemblement inédit vise à surmonter les échecs passés des coalitions d’opposition et à répondre au « cri pressant » d’un peuple camerounais en quête d’alternance après plus de quatre décennies de règne du président Paul Biya, âgé de 92 ans.

« Il est temps de taire nos rancœurs, nos égoïsmes et nos divergences », affirment les signataires d’un ton grave, soulignant que l’union demeure la seule voie pour « reprendre pacifiquement, par les urnes, le pouvoir au nom du peuple souverain ».

Des élections jugées biaisées

La déclaration critique les conditions actuelles de préparation du scrutin présidentiel, qualifiées d’« iniques ». Parmi les griefs figurent le refus de réformer le code électoral, l’absence de bulletin unique, le maintien d’un scrutin à un seul tour, ainsi que la non-publication de la liste électorale nationale — en violation, selon eux, de l’article 80 du code électoral. Ces éléments, combinés, « ouvrent la voie à une fraude organisée ».

Un autre sujet de préoccupation est la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui compromet l’accès au vote pour une part significative de la population. « Le droit de vote est le premier droit et le premier devoir du citoyen. L’insécurité persistante en prive des milliers », dénoncent les leaders.

Un engagement en quatre points

La coalition s’engage à présenter un candidat unique issu des partis signataires, sur la base d’une charte de désignation en cours d’élaboration. Elle appelle également à fédérer les compétences et ressources autour d’un programme commun, et à élargir la dynamique vers les forces vives de la société civile, de la diaspora et d’autres partis partageant la même vision.

Dans un élan à la fois solennel et spirituel, les signataires concluent leur déclaration par une prière à Dieu, afin qu’il « rétablisse et préserve la paix au Cameroun et apporte la prospérité à son peuple ».

Reste à savoir si cette coalition saura résister aux ambitions personnelles, souvent fatales aux tentatives d’union dans l’histoire politique camerounaise. À l’heure où les échéances se précisent, l’opposition pose une pierre stratégique sur le chemin vers une alternance qu’elle souhaite « pacifique, par les urnes ».

Simon Keng

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