Dans un contexte politique tendu, le préfet du Wouri a pris les devants en interdisant la circulation des motos-taxis sur plusieurs grands axes de Douala, alors qu'une rumeur persistante évoquait un congrès non déclaré de l'opposant Jean Michel Nintcheu.
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Interdiction de motos-taxis: Douala verrouillée ce week-end

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Dans un contexte politique tendu, le préfet du Wouri a pris les devants en interdisant la circulation des motos-taxis sur plusieurs grands axes de Douala, alors qu’une rumeur persistante évoquait un congrès non déclaré de l’opposant Jean Michel Nintcheu.

Le 5 juin 2025, le préfet du département du Wouri a publié un arrêté restrictif interdisant toute activité de transport rémunéré par motocycles (motos-taxis) sur des axes majeurs de la ville les 7 et 8 juin. Bien que cette décision soit justifiée par des impératifs de sécurité, elle intervient dans un climat de forte suspicion d’agitation politique, suite à un message confidentiel alertant sur une tentative de manifestation non autorisée par le député d’opposition Jean Michel Nintcheu.

L’arrêté n°140/1AP/C19/SP, signé par Sylyac Marie Mvogo, préfet du Wouri, liste avec précision les axes urbains concernés, notamment Ecole Publique Deido–Camtel Bepanda, Pont Bonabassem–Marché New-Deido et Grand Mall–Aéroport. Les contrevenants s’exposent à la mise en fourrière de leurs véhicules et à d’éventuelles poursuites, comme le précise le document.

Une lecture politique de la mesure

Officiellement, l’arrêté vise à garantir le « maintien de l’ordre public, de la paix sociale, et de la sécurité des personnes et des biens ». Toutefois, dans les cercles politiques et citoyens, cette décision est largement perçue comme une réponse indirecte à l’appel supposé au rassemblement lancé par Jean Michel Nintcheu, figure emblématique de l’opposition à Douala.

Quelques jours avant cette interdiction, un message urgent du même préfet indiquait que des informations crédibles faisaient état de l’organisation, sans déclaration préalable, d’un congrès du Front Citoyen Camerounais (FCC), le parti de Nintcheu. Les autorités avaient alors demandé à tous les sous-préfets du département de prendre des mesures préventives, interdisant toute manifestation non déclarée émanant de ce parti.

Une ville verrouillée

Ainsi, la capitale économique est placée sous haute surveillance. En plus de l’arrêté préfectoral, les autorités ont mobilisé commissariats centraux, groupement de gendarmerie, unités de police municipale et sous-préfets pour surveiller strictement les points sensibles. Selon des sources policières, des équipes mobiles ont été mises en alerte pour prévenir toute tentative de regroupement spontané.

Simon Keng

Un congrès du parti du député Jean-Michel Nintcheu, figure controversée de l’opposition camerounaise, interdit

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