L’organisation dont l’objectif est de préserver la paix avant, pendant et après l’élection d’octobre prochain, regroupe à son sein une dizaine de chapelles religieuses. Ses activités ont pris corps samedi 17 mai 2025.  
Cérémonie de lancement de l'Alliance Moise
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A 5 mois de la présidentielle : les religieux camerounais lancent « l’Alliance Moïse »

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L’organisation dont l’objectif est de préserver la paix avant, pendant et après l’élection d’octobre prochain, regroupe à son sein une dizaine de chapelles religieuses. Ses activités ont pris corps samedi 17 mai 2025.  

Moïse chez les chrétiens et Moussa chez les musulmans, était un prophète exemplaire, selon les Saintes écritures. Cité 134 fois dans le Coran et 784 fois dans la Bible, il traversa la mer rouge à pied avec le peuple hébreu qu’il avait libéré d’Égypte. Ce prophète selon le cœur de Dieu a fait des merveilles à l’aide de son bâton, qu’il utilisa pour fendre la mer rouge en deux pour permettre aux israélites de traverser à pied. Le même bâton sera transformé en serpent pendant la longue marche de 40 ans dans le désert pour la terre promise. Les Saintes écritures renseignent également qu’il avait une relation directe avec Dieu. Doté d’un courage et d’une détermination exceptionnelle, il obéissait aveuglement à Dieu. Moïse vécut 120 ans.

C’est à l’image de ce personnage emblématique que « l’Alliance Moïse » voit le jour au Cameroun. Sa présentation au grand public a eu lieu samedi 17 mai 2025 à Douala en présence d’une dizaine de guides religieux. A l’initiative de ce rapprochement, Dupleix Kuenzob Pedeme, secrétaire exécutif de Dynamique mondiale des jeunes (DMJ), apprend que le projet Moïse naît de trois constats spécifiques : « Le premier étant que l’information périphérique qui concourt au pouvoir à travers les élections, recoure à la même cible, à la même clientèle que les communautés de foi parce que le vendredi, le samedi et le dimanche, les mêmes acteurs qui sont appelés par les partis politiques à aller voter se retrouvent dans les mosquées, les églises ou paroisses. Le deuxième constat est que notre société est en proie à ce qu’on peut appeler un cancer, allusion faite à la corruption, aux fraudes de toutes les natures. Or la fraude est la manifestation d’une gouvernance qui n’est pas saine. Le troisième constat est qu’il y a une fracture de plus en plus grandissante entre les gouvernants et les gouvernés. Ça pousse donc à se demander où est parti le bien commun ? Est-ce qu’il y a un Cameroun pour les gens d’en haut et un Cameroun pour les gens d’en  bas ? »

« Alliance Moïse »

Les religieux n’ont pas hésité à adhérer à l’Alliance Moïse qui prône la paix, le patriotisme et le vivre-ensemble avant, pendant et après l’élection présidentielle d’octobre prochain au Cameroun. « Il est question pour nous acteurs religieux d’utiliser notre espace de communication pour édifier nos communautés sur l’essence de notre patriotisme, l’essence de la sauvegarde du Cameroun. Il faut qu’au sortir des élections qui arrivent, que le Cameroun résiste à toutes les tentations qui puissent menacer notre stabilité », précise Cheikh Fessal Mounir, président de l’association Net Assovic.

La cible de l’Alliance Moïse est le Camerounais lambda, qui doit s’approprier les éléments de langage qui lui permettent de valoriser son pays au-delà des élections. Pour y parvenir, la prière seule ne suffit pas selon Patrice Amos Mbea Yap, pasteur à l’Église baptiste nationale du Cameroun. « La prière n’a jamais bâti une maison. Quand  j’observe les saintes écritures avec l’expérience pastorale, spirituelle et mystique que j’ai dans mon dos, la prière est pour les paresseux. Dieu dit à Josué de méditer sans cesse. Méditer veut dire analyser la chose dans sa profondeur, ça veut dire apprendre. Chaque Camerounais doit travailler pour la paix », prêche le révérend. 

« Cette rencontre est une annonce prophétique, nous allons au-delà des barrières socioculturelles, au-delà des barrières religieuses pour affirmer que nous avons une dignité commune. C’est des mouvements pareils qui affirment que nous pouvons aller plus loin que ce que nous avons fait dans le passé », pense Abbé Michael Tchoumbou, responsable du dialogue interreligieux à l’archidiocèse de Douala. L’homme de Dieu déplore le fait que des partis politiques « deviennent de plus en plus des objets de manipulation tribale ou alors si on veut un peu inverser la pensée en disant qu’on utilise, on instrumentalise les différents groupes tribaux pour des fins politiques. Nous sommes là pour affirmer haut et fort que la parole de Dieu, le Coran, la Bible nous met au-dessus de tout cela. »

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