La situation que traverse cette journaliste de profession et cadre supérieur d’administration en service au ministère du Contrôle Supérieur de l’Etat, affectée au cabinet du ministre, donne des frissons.
Alors qu’on avait cru que le procès en cours portant sur la disparition et l’assassinat de Martinez Zogo allait servir d’exemple pour calmer les ardeurs de ces tueurs en série cachés dans les administrations camerounaises, voilà qu’un autre cas trouble la quiétude et envenime le climat au sein de la corporation.
« Les temps ne sont pas bons » pour Rolande Noeliste Ngondy Wondja. C’est le cas de le dire au regard de ce que notre consœur est victime non seulement de harcèlement, mais aussi victime de menaces de mort de la part de certaines personnes, très haute personnalités de la République qui voudraient la réduire à tout prix et à tous les prix au silence, partant du fait que de par ses responsabilités au cabinet du Contrôle Supérieur de l’Etat, elle serait au courant de dossiers compromettants. La plupart des dossiers en études dans ce département ministériel passant dans mes mains a-t-elle indiquée.
A ce qu’il parait, c’est au mois d’octobre 2024 que tout aura commencé avec la réception d’un coup de fil au numéro masqué. Une voix masculine au bout du fil avait commencé par décrire sa tenue vestimentaire de ce jour, ainsi que celles des 2 collègues avec qui elle était dans la salle. Bien plus curieux encore, son interlocuteur lui aura donné des précisions au sujet du dossier n°1 qu’elle avait en programme de traiter ce jour avant de lui dire qu’elle était dans l’obligation de devenir dès cet instant, leur pion dans le cabinet du ministre si elle tenait à sa vie et à celle de ses enfants et si elle aspirait à une grosse fortune.
Il lui avait alors été intimé l’ordre de l’écouter en silence, et surtout d’avoir à prendre sur elle une pièce (la 3ème page de l’audit) d’un dossier qu’elle s’apprêtait à traiter et de la ramener chez elle. « A qui ai-je l’honneur ? », s’était-elle risqué de demander, que la conversation s‘arrêta nette.
Sans rien dire à ses collègues du bureau, raconte-t-elle, elle a préféré se confier à sa hiérarchie qui lui recommandera de rester sereine et de continuer à faire son travail avec professionnalisme. Elle aura même reçu l’assurance selon laquelle les autorités policières allaient se lancer sur cette affaire pour garantir sa sécurité.
Malheureusement, ne cédant pas à ces scénarios qui devenaient presque hebdomadaires avec des précisions incroyables sur les dossiers et leurs constitutions, les menaces se sont alors focalisées sur sa personne physique. La précision de ses interlocuteurs était devenue telle qu’on pouvait lui indiquer sa position dans la ville à l’instant T et décrivant chaque fois la tenue qu’elle revêtait.
« Tu veux que je meurs à ta place ? », aurait-elle reçu comme réponse suite à une autre plainte auprès de sa hiérarchie. Dès cet instant, elle comprit alors qu’elle était abandonnée à son sort. Il ne s’agissait pas de lui rappeler qu’il ne servait à rien de changer les serrures de la porte ou alors de décrire l’intérieur de sa maison, tout était mis en œuvre pour qu’elle cède, jusqu’au soir du 28 février 2025, lorsque rentrant du marché Mvog-Mbi au tour de 17 heures, elle fut abordée par 2 personnes cagoulées armées de pistolet à l’entrée de sa barrière qu’ils entreprirent d’ouvrir avec les clés en leur possession afin qu’elle comprenne que « le compte à rebours a commencé » et qu’elles attendaient « ma réponse dans les 48 heures qui allaient suivre. Avant l’expiration du délai, je reçois encore un coup de fil au cours duquel la voix me dit « qu’il ne faut pas que j’oublie que je suis bisexuelle et que cela est déjà sur la table du procureur ».
Le salut dans la fuite
Connaissant les capacités de nuisances et la portée que peuvent avoir les fausses accusations de certaines autorités, il ne lui restait qu’à vivre comme une sorte d’ermite pour sauver sa tête. A l’heure qu’il est, personne ne semble connaitre où se trouverait Rolande Noeliste Ngondy Wondja. Aurait-elle choisi la voie de l’exil pour sauver sa tête et celles de ses enfants ? Bien malin est celui qui pourrait donner des précisions à ce sujet. À l’heure qu’il est, pas de protection encore moins l’ouverture d’une enquête pour débusquer les auteurs de cette rocambolesque affaire qui est devenue un enfer pour notre consœur. Acheminons-nous vers un autre cas Martinez Zogo lâchement assassiné il y’a de cela quelques années sous le regard complice des autorités de la République ?
Source : La Cloche
Comments